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Refaire sa vie après la guerre de Kamwina Nsapu

Dans la région du Kasaï, la guerre entre l’armée et la milice Kamwina Nsapu a laissé une véritable tragédie humanitaire. Beaucoup sont sans abris et gravement malnutris. Au Kasaï-Oriental, la paix est revenue, mais les effets de cette guerre sont toujours visibles. C’est le cas, dans le village de Miketa en territoire de Miabi au sud-ouest de Mbujimayi.

Il y a quelques mois, la route Mbujimayi – Miabi jusqu’au village de Miketa était infréquentable en raison de la présence des miliciens qui semaient la terreur et la désolation. Aujourd’hui, on peut faire le trajet en toute sécurité. La paix ainsi retrouvée, les déplacés reviennent et tentent de réorganiser leur vie dans les villages. Un pari difficile en raison de leur extrême pauvreté. « Ce village de Miketa était l’une des zones rouges de la rébellion Kamwina Nsapu. Il y avait ici jusqu’à 700 miliciens qui terrorisaient la population », explique un chef local.

La guerre n’a pas fait que des déplacés. Beaucoup d’enfants souffrent de malnutrition aiguë. Ils ne vont pas à l’école. Plusieurs d’entre eux sont sans habits, juste des culottes rapiécées, torses nus, ventres bedonnants. Pas de couverture pour se protéger du froid. Les villageois manquent de tout et ont besoin d’aide humanitaire d’urgence. Les terres arables ne sont plus assez fertiles dans cette zone.

Les retournés espèrent l’aide du gouvernement et des ONG  

À Miketa, beaucoup de villageois qui s’étaient réfugiés dans la forêt sont rentrés, mais la vie est très dure à reconstruire, car tous leurs biens ont été détruits pendant la guerre. Ils tentent de rebâtir leurs cases incendiées ou détruites. Certains ont recommencé les travaux de champs.

Mulumba est l’un des déplacés qui sont rentrés au village de Miketa. Il raconte ce qu’il a vécu pendant la guerre. « Des miliciens Kamwina Nsapu venaient en nombre et sont entrés dans le village après avoir traversé la rivière Lubi de l’autre côté. Ils venaient de la province du Kasaï-Central. Nous avons fui et avons trouvé refuge en brousse. Derrière nous, ces miliciens ont incendié nos habitations et pillé nos plantations et nos récoltes. Que le gouvernement et les personnes de bonne volonté nous viennent en aide au plus vite, sinon on ne comptera que des morts ici ! »

Parmi les déplacés, également de retour dans ce village, il y a cette femme de 39 ans, Madeleine Mujinga. Elle aussi se souvient de l’attaque du village par les Kamwina Nsapu : « C’était la première fois que je vivais une guerre. Je courais avec mon mari et mes trois enfants. Nous sommes restés près de six mois en forêt. De décembre 2016 à mai 2017. Nous dormions en dessous des arbres et mangions les herbes des champs. Aujourd’hui, nous sommes revenus au village, mais nous n’avons pas de moyens. Pas de nourriture. Nous essayons de reconstruire nos habitations, mais c’est difficile car nous sommes affamés. »

Lors de l’attaque du territoire de Miabi, l’administrateur du territoire avait dû, lui aussi, chercher refuge loin de son entité. « La situation était grave ici. Il nous a fallu momentanément battre en retraite face à l’avancée des miliciens, le temps de nous organiser pour contrattaquer et restaurer la paix. Et grâce à la détermination du gouverneur Ngoyi Kasanji, nous avons rétabli la paix et l’ordre public », raconte-t-il.

Après leur retour dans leur milieu de vie, les déplacés font face aux intempéries et au manque de nourriture. Les enfants sont les plus affectés en raison de la malnutrition. Nous espérons que l’aide humanitaire, issue des fonds récoltés lors de la dernière conférence de Genève sur la crise humanitaire en RDC, parviendra aussi à ces enfants malnutris du village de Miketa au Kasaï-Oriental.

 


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Les commentaires récents (2)

  1. Nous pouvons résumé que la guerre de Chef Nsapu na pas connue ses objectifs parcequ’une guerre sans le sens est comme une guerre des alphabetes jusqu’à nos jours les chercheurs n’ont pas sû les objectifs et c’est une quéstion à ses demandaient pcq les sangs de nos frèrès et sœurs sont versée sur la terre sans motif..