Selon le HCR, le Burundi compte plus de 72 384 réfugiés et demandeurs d’asiles. Plus de 80% de ces réfugiés viennent de RDC. Parmi eux, 24 694 vivent en milieu urbain et 43 164 dans des camps. Alors que le 20 juin, le monde célébrait la journée internationale des réfugiés, la journaliste et bloggeuse burundaise Bella Lucia Nininahazwe s’est entretenue avec certains de ces réfugiés congolais. Une occasion de découvrir leur quotidien.
Ils sont arrivés par bateaux, par voiture, et même à pied, laissant une partie de leur famille en RDC. Ils ont tout laissé derrière eux : propriétés, emplois, habits… Oui, tout sauf l’espoir de trouver un toit. Certains sont arrivés en 1996, d’autres en 2000, en 2013, ou en 2017. D’autres encore en 2018. Ce sont des réfugiés congolais qui ont trouvé refuge sur le sol burundais.
Chance est l’une d’entre eux. Elle n’est qu’une jeune femme, mère de trois enfants, que nous avons rencontrée dans le camp de réfugiés de Kavumu en province de Cankuzo, dans l’est du Burundi. Ici, elle est arrivée en 2013, mais la vie n’a pas été facile avec elle. Elle explique : « La vie dans les camps de réfugiés est un calvaire. J’ai bougé dans différents camps depuis 2014, mais c’était presque toujours la même chose. C’est difficile de vivre aux dépens des autres, sans pouvoir subvenir à ses propres besoins. »
Chance se réjouit tout de même de sa relation avec les Burundais trouvés sur place à Cankuzo. « Ils sont gentils avec nous, malheureusement eux aussi sont pauvres. Quand le stock de vivres s’épuise avant le temps, parfois ils nous donnent des crédits qu’on rembourse à la prochaine acquisition de vivres », témoigne-t-elle.
Même pour un réfugié, il y a de l’espoir !
Parmi les réfugiés qui vivent dans des milieux urbains, certains ont entrepris des activités génératrices de revenu. D’autres ont même trouvé un boulot. C’est le cas d’Amani, un jeune Congolais de 27 ans qui, après un parcours pas facile, est parvenu à se créer un nom dans le pays d’accueil, le Burundi. Amani vit dans ce pays depuis 2000 avec l’un de ses parents. Il a commencé d’abord dans un camp de réfugiés. Comme les autres enfants, Amani était encouragé à suivre des études dans le camp. Mais il était encore petit et turbulent, la vie dans le camp ne lui plaisait pas du tout. Il raconte : « Les études n’étaient pas aussi captivantes. En plus, il fallait rester au camp toute la journée. À 18 ans, j’ai dû quitter le camp pour aller chercher du boulot en ville. »
Amani est un garçon qui s’adapte facilement. Convaincu que son statut de réfugié ne peut pas le freiner, il se lance dans une nouvelle vie. « J’en avais marre de vivre d’une petite quantité de provisions offertes par les humanitaires. Je devais user de ma force et vivre dignement », dit il.
Le jeune homme a commencé son job comme aide coiffeur dans l’un des salons de beauté de la capitale, Bujumbura. Déterminé à réussir, il n’a pas tardé à devenir lui-même coiffeur. Ensuite, il est devenu l’un des coiffeurs les plus sollicités de Bujumbura. Et il en est fier : « Avec mon petit bagage intellectuel, je complétais ce que je voyais au salon par des recherches sur Internet… J’avais une curiosité insatiable. Aujourd’hui, je suis parmi les coiffeurs VIP. Je coiffe les mariées et les marraines. » Aujourd’hui, le projet du jeune Amani pour l’avenir est de créer son propre grand salon de beauté.
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Commentaire *nous souffrons beaucoup ns les refugiers
Beaucoup de courage à vous