Je pense que le caractère sacro-saint que nous donnons à nos cultures nous empêche de les critiquer de façon objective. Cela doit changer si nous voulons mettre fin aux violences sexistes sur les réseaux sociaux.
Notre société traditionnelle voudrait voir les femmes dans une sorte d’ignorance et de manque de confiance en soi. L’affaire Pénielle illustre d’ailleurs très bien cette réalité navrante. Le fait que les scandales des « hommes de Dieu » comme Moïse Mbiye soient plus tolérés que les sorties médiatiques d’une victime de violences conjugales en dit long sur nous en tant que société.
Tenez par exemple, ce Tiktok justifie le comportement violent du bourreau de Pénielle parce qu’une sextape mettant en cause cette dernière a fuité sur le net.
Nous avons été plus enclins à condamner et même insulter Pénielle sur les réseaux sociaux qu’à analyser le fait que partager sa sextape privée est une violence faite à la femme.
Les VBG en ligne en Afrique et dans le monde
L’organisation Plan International quant à elle nous apprend que sur une population de 14 000 femmes, 57% ont subi des violences basées sur le genre en ligne.
Les données exactes manquent sur l’ampleur des VBG en ligne en RDC, mais une simple étude empirique peut largement vous convaincre de la présence de ce mal profond dans le pays.
Je suis d’avis que ces violences sexistes trouvent leur explication dans le fait que la société congolaise est en très grande majorité phallocrate.
Les VBG en ligne sont dues à un problème culturel
Les violences basées sur le genre en ligne ne sont au final qu’une transposition sur Internet des comportements que nous connaissons et vivons très bien en société. À titre d’exemple, dans cette publication de Amour Afrique Congo, la plupart des commentaires considèrent le fait de battre sa femme comme faisant partie intégrante du mariage. C’est parce que la société congolaise a tendance à considérer les femmes comme des êtres inférieurs.
Je suis convaincu qu’une campagne qui doit combattre les violences sexistes doit également s’attaquer aux cultures qui entretiennent ces comportements exécrables, sinon c’est peine perdue.