Ujana-jeunes fille kinoise
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RDC : une République « Ujana » ?

En swahili, « Ujana » veut dire « jeunesse ». A Kinshasa, tout le monde parle désormais du « phénomène ujana », et le mot fait sensation. En témoignent des titres des médias congolais qui s’y sont penchés. Aujourd’hui, Ujana désigne une mode de jeunes filles, habillées en tenues laissant transparaître les seins, les postérieurs…

« La rue vient de brûler toute politesse », lance La Prospérité qui titre sur « des kuluna [enfants de rue] roses ». Le journal explique qu’à Kinshasa, Ujana « fait référence à ces jeunes, si pas trop jeunes filles (17, 18 à 23, 25… ans) qui se promènent à l’aise, seins […] indiquant 12 heures et les fesses (permettez l’expression, nos excuses Ndlr) prenant l’air. […] Ces Ujana mangent tout sans jalousie. Et, par tout, […] vraiment tout. »

Le phénomène « Ujana » signe bien « la descente aux enfers de la société congolaise », considère le journal Le Phare de Kinshasa. Il décrit un phénomène « qui fait rage dans les grandes villes » de la RDC. Il témoigne, indique le média, d’« une question de la dépravation des mœurs qui prend de plus en plus corps par ces temps dans notre pays, apportant la preuve de la déchéance de la nation ». Le journal considère, en effet, qu’il y a bien « absence de l’Etat » en laissant les jeunes filles se prostituer.

Appel à l’implication des pouvoirs publics

Pour sa part, Cas-info titre sur l’appel de l’ONG Acaj « à Kimbuta [gouverneur de Kinshasa, Ndlr] de réunir les acteurs du secteur de la protection de la fille pour contrer le phénomène Ujana ». Déjà « Ujana » a son application en politique ! Cas-info explique, dans un autre article, que « Zacharie Bababaswe, membre de la plateforme électorale Alliance des mouvements du Kongo (AMK) a qualifié son invalidation aux législatives provinciales  »d’ujana politique » ».

L’allégorie apparaît aussi chez Actualité.cd, avec une caricature de l’artiste Thembo Kash, reprise par plusieurs médias en ligne. « Les Ujana… en politique aussi », titre le média. Le texte qui l’accompagne en dit beaucoup plus : « Elles adorent les tenues légères et n’aiment pas beaucoup le soutien-gorge. Elles sont les nouvelles reines des dancefloors kinois. Elles adorent le footing le week-end et se manifestent de plus en plus dans les manifestations politiques en soutien à certaines formations politiques parmi les plus nanties de la capitale. »

 


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Les commentaires récents (22)

  1. Commentaire *soki l’etat congolais,asali makasite pona bana oyo bazo benga ba ujana, okozala soni makasi pona mboka na biso..phenome kuluna,ekiti, kasi phénomene ujana eye makasi koleka, pona nini?.

  2. ce phénomène qui prend de la place sous la barbe de gouvernement mérite d’être châtié. Même si je n’étais pas durant l’époque de Mobutu je demande au gouvernement de copier l’habillement prône par ce président