Qu’on le veuille ou non, l’opposition a sa place en démocratie. En RDC, l’opposition politique est reconnue par l’article 8 de la Constitution. Persécuter ou méconnaître les opposants, n’est qu’un signe révélateur d’une dérive dictatoriale. La RDC n’appartient pas à un camp politique, mais à tous les fils et filles du pays.
Chanter l’État de droit à longueur des journées, et ne pas en respecter même les notions élémentaires, relève de la mauvaise foi. Souvent, dans leurs prises de position et sorties médiatiques, plusieurs figures de la majorité actuelle au pouvoir en RDC ne font preuve d’aucun respect ni de considération pour les opposants. Tout celui qui ose émettre une opinion contraire à celle du régime est considéré comme proche du M23-AFC ou du Rwanda. Par exemple, Kinshasa veut s’approprier le narratif sur la guerre dans l’est du pays, instrumentalisant le CSAC et rejetant toute opinion ou version différente. Cette attitude est anti-démocratique et menace le droit à la liberté d’expression et d’opinion.
L’UDPS très mal placée pour donner des leçons aux opposants
Après avoir passé 36 ans dans l’opposition, l’actuel parti au pouvoir (l’UDPS) n’a pas de leçon à donner aux opposants politiques. Car, jusqu’à présent, il n’a pas encore prouvé qu’il peut être un modèle de bonne gestion qu’il prônait quand il était dans l’opposition. De même qu’elle était très critique sur la gestion du MPR de Mobutu ou du PPRD de Joseph Kabila, l’UDPS doit aujourd’hui accepter sportivement les critiques de ses opposants sur sa gestion du pays. Il est ridicule de croire que les autres n’ont pas le droit de faire ce que vous aussi vous faisiez lorsque vous étiez dans l’opposition.
De tout ce qui précède, je voudrais conseiller à la majorité au pouvoir, particulièrement à l’UDPS de Félix Tshisekedi, d’être tolérante à l’égard des critiques. Il ne sert à rien d’intimider ceux qui expriment des opinions contraires. Toutes les critiques ne sont pas à rejeter ; il y en a qui sont positives et qui peuvent être prises en compte pour améliorer la gouvernance. Le pays appartient à toutes les Congolaises et à tous les Congolais, quelles que soient leurs opinions politiques.