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Revanche pornographique : une arme de décrédibilisation massive

La revanche pornographique est une pratique au caractère pernicieux. Il est pourtant devenue le moyen le plus courant pour se débarrasser de ses adversaires dans notre pays. Dans une société aux mœurs conservatrices, on ne peut donner cher d’une personne dont l’intimité a été dévoilée par le biais des outils numériques.

Jeudi 23 février. Les blogueurs de Habari RDC sont occupés à travailler sur les articles du jour et à assurer le management de leur plateforme quand la nouvelle tombe : des photos de la célèbre militante de la Lucha Soraya Aziz circuleraient sur le net. Aussitôt une vive discussion est engagée entre ceux qui sont prêts à condamner l’intéressée et ceux qui prennent sa défense. Des avis partagés face à un fait qui engage la société.

Coupable pour les uns, victime pour les autres

Pour le blogueur Elvis Katsana : « A l’ère du numérique, il vrai que nos Smartphones, ordinateurs portables font parties intégrantes de notre vie intime. Mais cela ne justifie pas le fait de dépasser les limites naturelles. Une relation sexuelle doit se faire toujours de corps à corps. Pas devant les écrans. Voilà comment certains s’exposent et se discréditent ! Par conséquent, ce genre de scandale est le prix à payer pour les concernés. C’est indiscutable. »

Mais d’autres ne sont pas de cet avis. « Je ne me rappelle plus de toutes les folies que j’ai eu à faire pour le fun et que je ne regrette pas parce que la vie est un tout. Je suis tombée sur cette affaire de photos de Soraya et j’ai ris de l’idiotie de ses détracteurs. Ceux-ci prouvent que la jeune militante est un cauchemar pour eux. J’ai ris car la nudité qui devrait tous nous choquer est celle de nombreuses femmes qu’on viole à l’est de la RDC », dénonce la blogueuse brazzavilloise Tendresse Dave.

Tout le monde peut en être victime

En dépit de leurs divergences, les blogueurs de Habari RDC sont conscients du fait que personne ne peut se dire à l’abri de ce phénomène. « Le monde virtuel est comme le monde physique mais en plus vaste. Raison pour laquelle on a tendance à y importer tout ce qu’on fait dans la vie réelle, souligne le blogueur Rodriguez Katsuva. Si les achats, les études ou les réunions peuvent se faire désormais en ligne, pourquoi pas aussi l’activité humaine la plus légitime et la plus primordiale : l’amour. Je crois que c’est injuste d’en vouloir aux personnes figurant dans des sextapes car malheureusement, comme dans le monde physique, la trahison humaine a droit de cité dans le monde virtuel. Ainsi une vidéo intime envoyée à une personne de confiance fini sur les écrans de milliers d’autres personnes sans qu’on l’ait voulu. C’est de la trahison. »

Avis partagé par la blogueuse Heidi Kabuya : « J’exprime ma désapprobation contre les pratiques déloyales, celles qui consistent à exposer la nudité d’une personne dans le seul but de nuire à sa réputation. Celui qui publie ce genre de choses prouve sa lâcheté envers les personnes qui veulent s’exprimer librement. Aziz Soraya comme toute personne a le plein droit de se prendre en photo comme et quand elle veut. »

Ce phénomène de plus en plus en vogue a des conséquences négatives sur la vie des gens mais n’est pas puni par la loi. Une réglementation sur la cybercriminalité est nécessaire pour déterminer les responsabilités de chacun des acteurs et stopper le « revenge porn ».

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