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[Revue de presse] RDC : les élections impossibles en 2017 ?

La déclaration faite par le président de la Ceni en France fait jaser en RDC. Selon Corneille Nangaa, les élections sont impossibles en 2017. Une thèse rejetée par l’opposition. Le régime de Kabila dit ne pas avoir d’argent pour les élections. Il sollicite l’aide de l’Occident.

« Le pavé Nangaa, que tout le monde savait déjà, dans la mare congolaise », titre le site Cas-Info. « Ce qui n’était jusqu’ici que spéculations et déclarations officieuses est maintenant officiel » en RDC, commente le média en ligne. Il note une annonce « sans surprise », après des « tergiversations » de la Ceni à publier un calendrier des élections.

Dans un contexte tendu où l’opposition mobilise « pour le départ de Joseph Kabila », le média considère que l’annonce de Corneille Nangaa n’est pas de nature à calmer le jeu.

Kabila tenté par un nouveau dialogue ?

Deux jours plus tôt, Augustin Kikukama, du Mouvement du 17 mai, suggérait déjà sur le site Africa243, « un dialogue plus inclusif ».

Kabila a-t-il compris que l’heure est grave et qu’il faut éviter un embrasement de la situation ? « J. Kabila relance les contacts avec la Cenco ! » constate La Tempête des tropiques. Oui, répond le média. « Le chef de l’Etat a eu un [tête-à-tête] avec Mgr Marcel Utembi, mercredi dernier à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo », écrit La Tempête des tropiques.

Le média de Kinshasa y voit une volonté tacite de Joseph Kabila de relancer les contacts avec la Cenco. Il espèrerait que le président des évêques catholiques « dont l’ascendance sur la population n’est plus à démontrer, accepte de s’impliquer encore dans la quête d’une solution politique susceptible d’apaiser les tensions à travers le pays d’ici la fin de l’année en cours », commente La Tempête des tropiques.

Le 5 juillet, preuve de la pression qui monte en RDC, l’opposant Martin Fayulu a clairement appelé la population à faire partir Kabila, si au 31 décembre, il n’y a pas élections. «Peuple  congolais, l’heure a sonné, réveille-toi !», a lancé Martin Fayulu, des propos repris par Le Phare, quotidien de Kinshasa.

Le gouvernement Kabila sans argent

Dans ce contexte tendu et presqu’explosif, le régime de Kabila cherche des soutiens politiques, mais aussi de l’argent. Le 4 juillet, La Libre.be Afrique annonce que Kinshasa « joue sa dernière carte en Europe », où il a dépêché son chef de la diplomatie, Léonard She Okitundu. C’est un régime conforté par le soutien de l’Union africaine -l’UA a condamné les sanctions européennes- qui est allé en Europe demander de l’argent, alors qu’il ne cesse de critiquer l’UE. Hostiles au régime de Joseph Kabila, notamment en raison des violations des droits humains et du retard pris dans l’organisation des élections, écrit La Libre.be, les pays européens croient qu’« aider ce gouvernement, ce n’est pas aider le peuple [congolais] ».

Pendant ce temps, Kinshasa court le « risque de défaut de paiement », écrit RFI, présentant une économie déstructurée par la chute des exportations des matières premières. « Mais les chancelleries occidentales ont une vision diamétralement opposée : pour elles, la crise est avant tout politique, et c’est l’incertitude quant à la tenue des élections qui a mené le pays dans l’impasse. Une vision partagée par les bailleurs de fonds », explique RFI.

Au point où elle en est aujourd’hui, la RDC semble vivre une crise dans la crise.

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