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Quand se marier selon la coutume vous coûte un bras

A cette époque de la modernité, il devient de plus en plus difficile de respecter les coutumes. Mais certaines étapes de la vie demandent un regard strict de nos traditions. C’est par exemple lors d’un mariage, les familles des mariés exigent que leurs coutumes soient respectées. Mais comment le faire dans ce monde moderne où tout a changé et est devenu très cher ? Dans le temps, tout le village était invité au mariage, comment le faire aujourd’hui en ville sans se ruiner financièrement ? Voici certains défis qu’affrontent de jeunes mariés.

Il y a une dualité quand on veut concilier la coutume et les réalités du monde moderne. La dot par exemple était un geste symbolique à l’époque, et la famille de l’époux offrait des cadeaux en nature : vaches, chèvres, terres… Aujourd’hui c’est des milliers de dollars américains qu’il faut donner. Premier défi donc pour le couple qui va se marier. Et plus on allonge la facture, plus la fille se sent valorisée par son époux.

Fêter avec pompe, et après ?

Quant à la cérémonie en soi, la coutume veut que l’on invite tous les proches et connaissances, comme à l’époque où tout le village participait. C’est ce qu’explique l’abbé Dieudonné Adubang’o du diocèse de Mahagi, dans l’ex-Province Orientale, dans son ouvrage Le sacrement de mariage face aux mutations socioculturelles. Il rappelle qu’en Afrique, le mariage n’est pas une affaire individuelle. Les clans et les communautés des fiancés ont leur mot à dire et doivent participer. Or, si dans l’ancien temps il était plus aisé de nourrir tout un village qui venait au mariage, cela n’est plus possible aujourd’hui dans nos sociétés modernes. Aujourd’hui un mariage n’en est un que s’il y a extravagance. Luxe, boissons à flot, nourriture à gogo. Et tout cela coûte cher. Et plus il y a du monde à la cérémonie, plus on doit débourser d’argent.

Nickson Mukata par exemple voulait s’offrir un mariage dans un cercle restreint, sans beaucoup d’invités afin de réduire les dépenses, car il pensait à l’après mariage. Cet orphelin de père se bat seul face à la vie depuis longtemps. Et la prévoyance est devenue sa deuxième nature. Mais sa famille l’a forcé à faire autrement. « Je me suis marié en février dernier. Je voulais un mariage sobre, mais ma famille a refusé. J’ai dû dépenser jusqu’à 4000 dollars américains », déplore-t-il. Ce jeune homme aurait pourtant souhaité ne dépenser que la moitié de cette somme pour que l’autre moitié lui serve de capital de départ pour son foyer. Heureusement qu’il avait caché à sa famille qu’il avait 1000 autres dollars en réserve, c’est ce qui lui a permis d’affronter le début de sa vie de marié.

Il me parait urgent de trouver un parfait équilibre entre ce que veulent les coutumes et le monde moderne. Les lendemains de beaucoup de jeunes mariés sont tellement remplis de dettes, de stress financier et d’angoisse que le mariage finit par devenir un douloureux souvenir plutôt qu’un événement heureux.

 

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Les commentaires récents (2)

  1. Je me demande si un jour la vie en couple ici en Afrique aura la valeur devant les milliers qui attend patiemment dès la naissance d’un enfant.
    En vrai dire je pense que la coutume aller revoir ou changer comme la vie est devenu difficile, a mon humble avis la vie de célibataire au Congo s’augmente du jour au lendemain a cause de multiples factures de dot
    Et c’est pour quoi l’homosexualité ne tardera pas à battre record ici

  2. Parfois l’entourage est mauvais conseiller; d’où il faut aimer la discrétion pour certains points…