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Le silence de Kabila sur les massacres à l’est est insupportable

Que le président Joseph Kabila démissionne pour son bien-être personnel et pour le bien de la nation. Le regroupement social « Kyaghanda Yira » à Butembo dans la province du Nord-Kivu, a exigé sa démission mi-août. La population de Beni demande aussi cette démission du président et de son gouvernement.

Mi-août 2016, le premier ministre Augustin Matata, s’est rendu dans la ville de Beni où des dizaines d’habitants venaient d’être froidement abattus à Rwangoma. Monsieur le premier ministre, la population de Beni, n’a pas agi sous le coup de l’émotion en vous chahutant. Elle a simplement exprimé son ras-le bol !

Les autorités locales militaires et politico-administratives, affirment que les ADF auraient massacré la population de Rwangoma en représailles des frappes qu’ils auraient subies de la part de nos forces armées. Ces autorités citent notamment les bases de Nadui, de Mwalika, de Medina et d’autres, d’être sous contrôle à présent. Si ma mémoire ne me trahit pas, ces sanctuaires des terroristes, sont à leur vingtième ou trentième prise par l’armée depuis 2005.

Chaque fois qu’il y a traque des ADF, on nous annonce que leurs bases importantes sont tombées et qu’il ne reste que quelques fuyards à neutraliser. Quand est-ce que ces bases repassent-elles sous le contrôle de l’ennemi ? L’armée devrait consolider ses positions et maintenir la pression sur l’ennemi, afin d’obtenir sa reddition totale ou son retour dans le pays d’origine, l’Ouganda.

Mortification

Le 16 août, on a assisté à un déploiement de la population de Kasindi, Oicha et Butembo. Marchant à pied, pour compatir avec la ville de Beni endeuillée. C’est la toute première fois que le peuple, aux mains nues et avec sa foi en bandoulière, se retrouve face à un régime qui veut s’inscrire dans l’éternité, avec sa soldatesque ! Et le peuple montre une détermination que l’on avait pas vu ni en 2006, ni en 2011. Cet événement était inédit !

C’est comme si le peuple s’appropriait les propos de Karl Poper : « La démocratie est une façon de préserver l’Etat de droit. Mais il n’y a pas, dans la démocratie, de principe en vertu duquel la majorité a raison, parce que la majorité peut commettre d’énormes erreurs, mettre en place un tyran, voter pour la tyrannie, comme cela s’est produit assez fréquemment ».

« Démission du chef de l’Etat : profil bas »

Dans la foulée le Kyaghanda Yira, une association regroupant la communauté Nande, sort un communiqué cinglant contre cette inertie de la part des institutions de la République à propos des massacres. La population perd de plus en plus sa confiance auprès des autorités. Et les voix s’élèvent, pour demander si le temps de se prendre en charge n’est pas arrivé.

Le Kyaghanda Yira note qu’une telle orientation plongerait dangereusement la population dans le piège de l’ennemi,  qui n’attend que cela pour appuyer sur la gâchette de l’extermination totale. Ainsi, d’après cette association, depuis le 2 octobre 2014, plus de 1500 personnes sont mortes exécutées, sans aucune mesure de riposte ni de prévention. Deux ans plus tard, les milliers de militaires sur place sont incapables de préciser la vraie identité des tueurs. Ni de s’adapter à leur mode opératoire pour les neutraliser.

Les politiciens congolais, ainsi que les officiers militaires se livrent à une ballade médiatique pour simuler un semblant de contrôle de la situation. Certains d’eux continuent à banaliser cette triste réalité. En conséquence, cette association culturelle exige la démission pure et simple du président congolais, pour avoir fait profil bas devant la cruauté des actes dont est victime une partie de la population à l’est du pays. C’est une trahison ! Que la Cour constitutionnelle récupère la situation et applique les articles 164 et 165 de notre constitution.

 

 

 

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