article comment count is: 0

Elles sont sourdes-muettes, mais elles entreprennent

Vivre avec handicap est souvent considéré dans notre société comme une inaptitude. Cependant, il y a des femmes handicapées qui ne l’entendent pas de cette oreille. Quoique sourdes et muettes, quelques femmes du Sud-Kivu se sont  regroupées dans une association pour se prendre elles-mêmes en charge. Elles  fabriquent des jouets  artisanaux commercialisables en vue de subvenir aux besoins de leurs ménages.

Deux femmes discutent dans leurs langages gestuels. L’une explique à l’autre  comment fabriquer les jouets.
Deux femmes discutent dans leurs langages gestuels. L’une explique à l’autre  comment fabriquer les jouets.

Mapendo, 35 ans, est une sourde-muette. C’est elle qui coordonne  actuellement le travail de ces femmes. Elle avait elle-même été victime d’un viol dont elle a accouché des jumeaux. En tant que coordonnatrice, elle aide les autres à apprendre comment fabriquer des statuettes. Un métier qu’elle a appris auprès des religieuses du Sud Kivu.

Mapendo nous présente deux jouets. L’un  encore en phase embryonnaire de fabrication et l’autre presque fini.
Mapendo nous présente deux jouets. L’un  encore en phase embryonnaire de fabrication et l’autre presque fini.

Elle fabrique ces jouets à base des matières recyclées tels que des morceaux de tissus- pagnes,  des copeaux  de bois, etc. Les boites de sardine vides sont transformées en entonnoir qui intervient dans la mise en forme de ces objets d’art.

Mapendo, dans son atelier. Elle est concentrée. Ici le processus est à l’étape de la réalisation des  différentes parties  de ses jouets.
Mapendo, dans son atelier. Elle est concentrée. Ici le processus est à l’étape de la réalisation des  différentes parties  de ses jouets.

Pour bien fabriquer leurs produits, les femmes utilisent   également une colle  traditionnelle et tant d’autres méthodes.

des figurines prêtes à être vendues
Des figurines prêtes à être vendues

Voilà le résultat final du travail de Mapendo : des figurines  prêtes à être vendues. Elles coûtent  1000 Francs Congolais la pièce.

Ici un autre lot des statuettes destinées à la vente.
Ici un autre lot des statuettes destinées à la vente.

Ces handicapées jadis négligées dans notre société  répondent aujourd’hui aux besoins  des enfants. Dans certaines maisons, leurs œuvres  sont utilisées comme objet d’art et de décoration.  Pour ceux qui prônent le slogan

« consommons congolais », ces braves femmes handicapées constituent aujourd’hui des modèles de prise de conscience et d’autonomisation de la femme.

Or, si les handicapés peuvent entreprendre et vivre, à combien plus forte raison les gens dits « normaux et aptes » ?  Congolais, prenons conscience !

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion