Vivre avec handicap est souvent considéré dans notre société comme une inaptitude. Cependant, il y a des femmes handicapées qui ne l’entendent pas de cette oreille. Quoique sourdes et muettes, quelques femmes du Sud-Kivu se sont regroupées dans une association pour se prendre elles-mêmes en charge. Elles fabriquent des jouets artisanaux commercialisables en vue de subvenir aux besoins de leurs ménages.

Mapendo, 35 ans, est une sourde-muette. C’est elle qui coordonne actuellement le travail de ces femmes. Elle avait elle-même été victime d’un viol dont elle a accouché des jumeaux. En tant que coordonnatrice, elle aide les autres à apprendre comment fabriquer des statuettes. Un métier qu’elle a appris auprès des religieuses du Sud Kivu.

Elle fabrique ces jouets à base des matières recyclées tels que des morceaux de tissus- pagnes, des copeaux de bois, etc. Les boites de sardine vides sont transformées en entonnoir qui intervient dans la mise en forme de ces objets d’art.

Pour bien fabriquer leurs produits, les femmes utilisent également une colle traditionnelle et tant d’autres méthodes.

Voilà le résultat final du travail de Mapendo : des figurines prêtes à être vendues. Elles coûtent 1000 Francs Congolais la pièce.

Ces handicapées jadis négligées dans notre société répondent aujourd’hui aux besoins des enfants. Dans certaines maisons, leurs œuvres sont utilisées comme objet d’art et de décoration. Pour ceux qui prônent le slogan
« consommons congolais », ces braves femmes handicapées constituent aujourd’hui des modèles de prise de conscience et d’autonomisation de la femme.
Or, si les handicapés peuvent entreprendre et vivre, à combien plus forte raison les gens dits « normaux et aptes » ? Congolais, prenons conscience !