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Au Sud-Kivu, les députés provinciaux « ivres des mandats » !

Ils sont très heureux, les députés provinciaux élus dans la province du Sud-Kivu depuis 2006. Certains sont en place depuis plus de 10 ans et semblent avoir oublié que leurs mandats devaient servir l’intérêt général et non leurs affaires privées.  

« Quelle honte pour ces élus… Ils veulent transformer maintenant l’hémicycle provincial en ring de boxe ? Je suis vraiment désolé…», s’étonne Bubala, un homme d’une cinquantaine d’années qui participe aux activités de l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu depuis le début de la session budgétaire. Il a assisté à un échange brutal entre députés. « Ils ne font presque rien depuis l’ouverture de la session, à part discuter sur les quatre mois impayés», s’indigne-t-il.

Des élus enracinés

Les 36 députés de l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu ont déjà dix ans de mandats. Pourtant, ils n’ont pas été élus et poursuivent leur premier mandat de cinq ans qui a été prolongé. Car il n’y a jamais eu d’élections législatives provinciales depuis 2011 et ils comptent siéger à l’Assemblée encore un an et demi jusqu’à l’organisation de nouvelles élections : présidentielle, législative nationale et provinciale en avril 2018, si l’on considère les résolutions du récent dialogue politique de Kinshasa.

« Ce qui fâche, c’est de constater qu’en l’espace de dix ans, les 36 élus ont produit à peine une quinzaine d’édits. Et on suppose que certains n’ont rien produit depuis qu’ils sont là. Car, si chaque député travaillait sur un seul sujet, on aurait au minimum 36 édits », estime un acteur de la société civile à Bukavu.

Des soupçons de malversations 

Actuellement, les députés du Sud-Kivu sont en conflits à cause de la présentation de rapports parlant mal d’eux, en particulier à propos d’un rapport financier de l’Assemblée provinciale, dans lequel plusieurs députés disent soupçonner les membres de leur bureau de malversations financières. Pourtant, la présidence de l’Assemblée ne veut pas présenter le rapport financier.

Récemment, une commission parlementaire a été créée pour faire le contrôle, afin que ce rapport encombrant soit présenté. Mais c’est le silence total et le rapport semble avoir été balayé sous le tapis.  Le bureau de l’Assemblée accuse aussi les députés provinciaux de n’avoir pas déposé les rapports de leurs vacances parlementaires.  « Vous nous accusez du n’importe quoi chers honorables députés, pourtant vous ne produisez plus les rapports de vos vacances parlementaires. Si du moins vous avez été en contact avec la base… » se moque un membre du bureau lors d’une réunion plénière.

Les députés provinciaux n’ont plus la confiance des électeurs 

Plusieurs députés provinciaux ont perdu la confiance des électeurs. D’autres ont des dettes dans plusieurs coopératives d’épargne et de crédits à Bukavu. Et leurs noms sont publiés à longueur de journées en bandes passantes sur les écrans des télévisions locales.

Visiblement, les honorables députés sont atteints de la folie des grandeurs. Ils ont oublié leur électorat. De l’autre côté, la population se sent de plus en plus seule car ses problèmes n’ont aucune considération de la part des élus. Qu’ils corrigent leurs bévues et se rachètent s’ils veulent obtenir un deuxième mandat, autrement, un carton rouge les attend !

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Les commentaires récents (2)

  1. C’est la magistrature suprême qui compte et non la législative.Même s’ils démeurent éternellement,il n’y a pas de problème.