Transport en commun à Kinshasa, un receveur debout à la portière, à la recherche de clients pour son itinéraire, Boulevard 30juin, Kinshasa, @Habari RDC
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Top 5 des personnages les plus « populaires » à Kinshasa

Dans la ville de Kinshasa, cette mégalopole plus peuplée que tout le Congo-Brazzaville, il existe des personnages dont tout le monde parle pour une raison ou une autre. Et ces personnages ne sont pas toujours des stars de la musique ou du foot, loin de là. Ils ne sont pas non plus toujours l’incarnation de la puissance de l’Etat. Sans vouloir les classer par ordre de cote de popularité ni d’importance, voici mon top 5 de ces personnages.

Le chef de l’Etat

Depuis l’indépendance de notre pays, c’est le personnage central du système politique congolais. Dans un pays où l’administration publique a toujours été vue comme source de tout progrès au dépens de l’initiative privée, le chef de l’Etat est considéré comme « le représentant de Dieu sur la terre », sinon son égal. On entend souvent le fameux refrain « Papa ayé, nzala esili » (Papa est venu, fini la faim) quand le chef de l’Etat rentre d’un long voyage à l’étranger. Adulé ou détesté par les Kinois, le président de la République s’invite toujours dans toutes les conversations dans la capitale du Congo démocratique.

Le gouverneur de Kinshasa

C’est quelque chose que je trouve un peu bizarre dans l’organisation administrative de notre pays. Le dirigeant de la ville de Kinshasa porte le titre de « gouverneur », tout comme ceux qui dirigent des provinces comme le Haut-Katanga ou le Kongo-Central, tandis que les dirigeants des autres grandes villes du pays sont appelés « maires ».

Toujours est-il que le gouverneur de la capitale congolaise n’est pas un personnage ordinaire aux yeux des Kinois. Il passe pour celui qui doit s’occuper du vécu quotidien des gens et est comptable des problèmes spécifiques de la ville. C’est ainsi que l’éternel problème de l’insalubrité de la mégalopole congolaise est plus vu comme une affaire du gouverneur que de tout autre haut cadre de la République.

Le chauffeur de bus et son receveur

Privé d’un système de transport public efficace, Kinshasa ne vivrait pas sans les bus exploités par des privés. Ce sont en général de vieux véhicules de marque Mercedes 207. Au volant, on a toujours  un enfant des quartiers populaires qui aime jouer « le dur à cuire ». Véritable forçat de la route, il doit affronter les embouteillages monstres et les tracasseries des policiers. Le chauffeur de bus et son receveur font partie du décor sans lequel on ne reconnaitrait pas Kinshasa. Un petit mouvement de grève des transports en commun et c’est la ville entière qui est paralysée.

Pourtant, malgré les services que le chauffeur rend à la société, je n’ai pas l’impression que les Kinois lui en sont reconnaissants. Il est peut-être un héros oublié.

La vidéo suivante donne une idée de l’ambiance dans laquelle travaille notre chauffeur

 

La vendeuse de pain

Combien de fois n’avons-nous pas entendu un chanteur de rumba citer la vendeuse de pain dans un de ses tubes ?  De Masina à Ngaliema passant par MontNgafula et Bandal, on la voit partout avec son bassin rempli de pains. C’est elle qui vient le matin frapper à la porte et proposer du pain au beurre d’arachide que les Kinois aiment prendre au petit déjeuner. Elle apporte un peu de douceur dans cette ville qui se caractérise par la rudesse des rapports qu’entretiennent les gens. Je pense que cette dame est une véritable héroïne pour ce qu’elle apporte à la ville et à son entourage.

Le bienfaiteur

Kinshasa c’est la capitale de l’un des pays les plus pauvres du monde. La misère y côtoie l’opulence dans une cadence infernale. Dans ce contexte, les laissés pour compte de l’action de l’Etat ne comptent que sur le secours d’un bienfaiteur. Un bienfaiteur qu’on ne croise pas à chaque coin de rue. Il est à la limite un personnage mystérieux qui n’existe que dans l’imaginaire de ceux qui l’attendent. Alors il s’incarne ici et là dans un citoyen ordinaire qui tend un billet de 1000 francs congolais à une personne qui vit sous le seuil de pauvreté. Le bienfaiteur est très populaire aux yeux des Kinois. On dit de lui qu’il dépense sans compter juste pour rendre heureux les pauvres.

 

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