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Ils transforment les ordures en charbon appelé makala bio

Dans un monde où le déboisement prend de l’ampleur, les ordures inondent nos rues à Kinshasa. L’usage du charbon de bois devient nocif non seulement pour notre écosystème, mais également pour nos poumons. C’est là que makala bio intervient pour apporter de vraies solutions écologiques aux problèmes d’énergie.

Mais que veut dire réellement makala bio ? Comment ce produit est-il fabriqué ? Lisez ce billet, vous serez édifiés.

Qui sont les créateurs de makala bio ?

A Kinshasa, quatre jeunes entrepreneurs congolais louent une portion de terre à Kinsuka Pompage, un quartier de la commune de Ngaliema. Ici, le makala (charbon de bois en lingala) y est fabriqué, mais pas de manière à polluer l’environnement. Makala bio a l’avantage d’être un combustible écologique.

J’ai visité cet espace de Kinsuka Pompage en compagnie d’Ono Boyaka, chargé de marketing et de vente de makala bio. Là-bas, des feuilles et des tiges de maïs sont étalées au soleil à l’air libre. On peut voir également des poussières noirâtres sur une bâche, et quelques étalages portant du charbon de rondin. Il y a aussi une petite maison qui sert de dépôt et une petite surface entôlée qui accueille les visiteurs curieux comme moi. J’ai posé des questions à Ono pour en savoir plus :

Détritus de maïs séchés dans la cour de l’usine, une composante dans la fabrication de makala bio.

Pourquoi makala bio ?

Ono Boyaka : il est bio premièrement car il vise à protéger l’environnement. Nous prenons des déchets ménagers pour en faire du charbon. Il y a aussi le concept bio et OGM (organe génétiquement modifié) et son apport dans le corps de l’homme. Notre makala réduit sensiblement le gaz (la fumée) que produit le charbon ordinaire lors de la cuisson.

Transformation des déchets en poussières par carbonisation, poussières ensuite mélangées à l’amidon.

Comment makala bio est-il fabriqué ?

Son processus de fabrication est simple ! Nous recyclons des ordures autrefois négligées, telles que les plantes et les feuilles de maïs qui sont jetées après la récolte. On nous les vend, nous les séchons au soleil. Puis vient l’étape de carbonisation qui est soumise à une certaine température. La carbonisation est artisanale. Mais nous utilisons également des résidus alimentaires tels que le foufou (aliment à base de maïs ou de manioc). En fait, tout déchet biodégradable est une matière première pour nous.

Nous avons aussi créé des allume-feux qui facilitent la jonction de nos makala. Ces allume-feux sont faits à base de feuilles de carton que nous moulons et que nous mélangeons avec la cire de bois. Une fois le mélange bien consistant, nous le graissons avec de l’huile de palme. Nous le séchons ensuite en l’exposant au soleil. Les cendres de nos makala servent d’engrais pour les champs. Tout est recyclé.

Espace d’étalage de charbons et la machine artisanale de compactage de la pâte placée dans des moules.

Pourquoi mélanger avec l’amidon ?

L’amidon est utilisé comme ion. Ceci nous permet de faire le compactage à l’aide de cette machine que nous avons conçue et fait fabriquer par un ajusteur. Nous l’avons surnommée compacteur. (Rire). L’amidon facilite la pâte et l’affermit. Avant de la couler dans les moules du compacteur, nous bouillons de l’eau à un certain degré et la reversons dans la pâte qui contient l’amidon.

Makala bio séchés avant d’être emballés.

Comment se fait la vente de makala bio ?

Jusque-là, la vente est assez timide à cause de la production qui n’est pas immense. Nous vendons notre makala 0.7 dollars par kilo, c’est-à-dire nous prenons 5 à 6 pièces pour obtenir un kilo. D’ailleurs, ce qui est génial avec ce produit, c’est que non seulement il est moins cher, mais aussi un seul kilo te garantit 3 heures de cuisson intense. Aussi une précision, nous livrons notre produit dans des emballages en papier kraft, ce qui démontre encore notre lutte écologique.

Les allume-feux étalés, des combustibles écologiques pour brûler makala bio.

Ces réponses rencontrent mes préoccupations. J’interroge ensuite Cédrick Onoya qui, avec Ray Maya (l’initiateur), est l’un des pionniers du projet.

Comment tout ça a-t-il commencé ?

Cédric Onoya : nous sommes partis du problème de déboisement qui se posait, et des effets secondaires que produit le gaz de charbon ordinaire dans nos poumons. Mais surtout, nous nous sommes sentis interpellés par les déchets qui jonchent la ville de Kinshasa. Et puis, vous savez que nous cherchons l’argent, car avant tout nous sommes des businessmen. (Rire).

Ray a eu l’idée et m’en a parlé. Ensemble, nous nous sommes mis à faire des recherches, dont plusieurs essais ratés, jusqu’à la réussite de ce produit. Nous avons testé makala bio dans nos maisons familiales et avons analysé les retours qui n’ont pas toujours été positifs. Nous avons participé à plusieurs concours et cela nous a permis d’avancer. Au Rwanda, avec Youth connect nous avons remporté le second prix. Nous avons remporté ici à Kinshasa le concours Kin Start-Up Academy. Nous avons également reçu un soutien des partenaires allemands de la fondation Hanns Seidel qui nous accompagne.

L’emballage de makala bio en papier kraft

La solution contre les ordures qui polluent Kinshasa viendrait peut-être des entrepreneurs plutôt que des politiques. Il est temps de regarder de ce côté-là, des choses superbes s’y passent, makala bio en est une preuve.

Empaquetage de makala bio en vue de la commercialisation.

 

 

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Les commentaires récents (46)

    1. Vous n’êtes pas de simples entrepreneurs mais vous êtes aussi de chercheurs ecologistes bravo bravo……….. Infiniment

  1. Commentaire * C’est une très bonne initiative à encourager et qui m’intéresse personnellement!!!
    y’a t- il pas moyen d’étendre aussi cette activité dans les provinces? Kinshasa n’est pas la seule ville où les déchets polluent , ça prend aussi de l’ampleur dans les autres villes du pays.

  2. Commentaire *Comment entrer en contact avec cette équipe ? moi je suis à Lubumbashi et très intéressée !!!

  3. C’est du génie ça. Je vis à Kipushi et souhaite partager une telle expérience avec vous.
    Une question cependant : avez testé l’usage de ce produit dans la boulangerie et pâtisserie ?

  4. Bonjour toutes mes félicitations voilà ce que on nous a enlevé dans l’esprit pour inventer pendant 8 siècles commence à revenir. Merci et bon courage.
    Nous devons soutenir et les dons pour ces initiatives.

  5. Merci pour cette initiative.voila ce qu’on nous a enlevé pendant 8 siècles dans esprits et sa commence a revenir.

    Soutenons ces genres d’invention et création tant moralement et financierement.

  6. Je suis Thierry kanza je suis en France, je viens de tomber sur cet article je dois avouer que suis fasciné par ce génie…si des volontaires peuvent mettre la main à la pâte pour industrialiser cette entreprise ça serait une fierté nationale…bon courage

  7. Interessant venez aussi au nord kivu a goma ns avons un bleme tres serieux de makala. Bienvenu chez nous . Mon num 0997730489 ou0828818430

  8. Je suis sénégalais et je suis agent de développement communautaire votre projet m’intéresse beaucoup comment coordonner avec vous

  9. Je Enock Balange j’habite à Kinshasa, je suis environnementaliste de formation, en 2018 gérant d’usine de fabrication des briquettes à biomasse, au Sud kivu territoire de Fizi, village Lusenda
    Vos contacts stp

  10. Bonjour mes frères, en tout cas félicitations de tout ce que vous êtes en train de faire pour la propreté de notre ville de Kinshasa. C’est une bonne idée également s’emballer les produits vendus aux clients. C’est génial. Aller de l’avant, courage!

  11. Un esprit de créativité génial 👍🏼, qu’ il Faut encourager d’avantage. Bravo à vous. Et suis du fait que cela permet de rendre propre les rues en ville. Je souhaite beaucoup de grâces et de courage pour l’avancement de votre projet toujours en union . BRAVO !!!
    Burkina Faso 🇧🇫 🇧🇫🇧🇫🇧🇫

  12. Excellente idee, ça peut améliorer la propreté de la ville, épargner les arbres et les bois , qui sont fortement disparu de la rėgion de Kinshasa

  13. Franchement je suis très attiré par cette initiative , c est par RFI que j ai cherché votre adresse internet sous le nom  » Groupe Congo vert » mais en vain, en résumé j aimerais entré en contact avec vous .

    1. Bonjour
      Mes vives félicitations. Veuillez me contacter au 0999972627- 0827723500. Je peux contribuer à votre réussite’
      Je dispose de 500 hectares de terre dans ma concession du plateau de Bateke Je dispose actuellement de 100 hectares d’accacias.
      Je dispose de presses, bref tous les matériels pour vous permettre de réussir facilement votre
      entreprise. C’était d’ailleurs ma préoccupation depuis belle lurette informations