2016 est supposée être le point culminant du processus électorale en RDC avec l’élection d’un nouveau président de la république. Mais depuis quelques temps, le risque du report de ces élections fait craindre des soulèvements, ou pire, un renversement de l’actuel pouvoir. Le président propose un dialogue national, mais pour l’opposition et la société civile, il s’agit d’une manœuvre de plus pour gagner du temps. L’Union Africaine a récemment nommé le togolais Edem Kodjo comme facilitateur de cette crise.
En tant que citoyen congolais, je crois que ces 3 piliers lui permettront de réussir sa mission (presqu’impossible).
Pilier 1 : Elections ou pas, pas de Kabila après Décembre 2016
A mon avis, c’est le pilier clé. Une fois garanti, je dis bien garanti et pas seulement promis, je crois que le dialogue ne sera plus nécessaire. Le président Joseph Kabila n’a jamais dit qu’il briguerait un troisième mandat. Mais, je ne me souviens pas l’avoir entendu, une seule fois, interdire à son entourage de ne pas lui prêter cette intention. Pour débloquer la situation, il est nécessaire que Kabila s’engage à quitter le pouvoir à la fin de son mandat, que les élections se tiennent ou pas. Partir, même si ses partisans continuent de le réclamer, ferait de lui un « grand » et l’introduirait à jamais dans l’histoire de l’Afrique. Après tout, les règles sont les règles. Elles ne doivent pas être négociables mais respectées.
Pilier 2 : Pas de partage du pouvoir pendant le dialogue
Cette règle permet de veiller à ce que ceux qui participent au dialogue, ne se battent pas pour des per diem ou des postes au sein du potentiel nouveau gouvernement. Tous les participants doivent se concentrer uniquement sur les intérêts du peuple Si ce dialogue inspire confiance, les citoyens ne se laisseront pas manipuler par des politiciens mécontents de n’avoir pas obtenu leur part du gâteau.
Pilier 3 : Pas de traitement de faveur pour un camp
Dans l’un de ses discours, le président de la RDC a donné l’impression de vouloir contraindre les opposants au dialogue. Une telle attitude fait craindre que ce ne soit un dialogue où l’on ira applaudir un chef coutumier installé. Voila pourquoi le médiateur devra décrocher des services de renseignement la promesse qu’aucun citoyen congolais ne sera arrêté en raison de ses positions. Le 15 décembre dernier, l’étudiant Jean-Marie Kalonji s’est fait kidnapper en plein cœur de Kinshasa, à cause de propos qu’il a tenu sur le dialogue national. Le médiateur devra donc s’assurer qu’aucune partie n’ait plus de faveur pendant que l’autre est étouffée en raison d’un prétendu « problème sécuritaire ».