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Quand Tshisekedi se contredit dans son souhait de réduire le train de vie des institutions

Le chef de l’État ne cesse de créer des agences rattachées à lui-même. Agence congolaise de la transition écologique et du développement durable, Agence de la prévention et de lutte contre la corruption (APLC), Conseil présidentiel d’éveil stratégique (CPVS), Agence pour le développement du numérique, etc. Cela fait plusieurs agences créées depuis l’accession de Félix Tshisekedi au pouvoir et dont l’efficacité sur le terrain se fait toujours attendre. 

D’aucuns s’interrogent sur la nécessité de créer toutes ces agences rattachées directement à la présidence alors qu’en même temps on veut réduire le train de vie des institutions. Est-ce pour caser famille, proches et militants ?

Agences ou gouvernement bis ?

Le samedi 03 septembre 2022, une ordonnance était lue à la télévision nationale, portant création de l’Agence pour le développement du numérique. Il s’agit d’un nouveau service spécialisé créé au sein du cabinet du président de la République. Selon le porte-parole du gouvernement, cette agence a pour mission de répondre à la « nécessité de faire du numérique congolais un levier d’intégration, de bonne gouvernance, de croissance économique et de progrès social ». Sauf qu’il existe déjà le ministère du Numérique, le ministère des PTNTIC, la cellule numérique du cabinet du président, et dans une moindre mesure, l’autorité de régulation des postes et télécommunications…. Bonjour la confusion et les conflits de compétences ! 

La plupart de ces nouvelles agences créées par ordonnances présidentielles ne sont que des doublures de structures existantes. Ce qui fait dire à certains qu’il s’agit d’un gouvernement bis. Comme on vient de le voir dans le secteur du numérique, tous les secteurs n’ont pas été épargnés. Tenez ! L’Agence de prévention et de la lutte contre la corruption, disparue depuis des radars à cause d’un scandale de corruption, était censée lutter contre la corruption et la fraude comme le faisait déjà l’IGF, la cours des comptes, les services antifraudes, la Cellule nationale de renseignements financiers (Cenaref). Fallait-il créer une agence de plus ou au contraire renforcer celles qui existent ? Je me pose la question. 

Quid de la réduction du train de vie de l’État ?

Et si toutes ces agences créées à tour de bras ne l’étaient que pour caser les amis, les membres de famille, et les militants du parti ? D’autant plus que les animateurs dépendant directement de la présidence de République, donc du président lui-même, ont rang de ministre et ont droit au traitement qui va avec. Dans un contexte de réduction du train de vie de l’État réclamé par Félix Tshisekedi lui-même, créer ces agences qui sont en réalité des doublons des structures déjà existantes ou des ministères est totalement contradictoire, voire incompréhensible. On veut une chose, mais on fait exactement le contraire. Pourquoi créer une structure comme l’Agence congolaise de la transition écologique et du développement durable alors que les ministères de l’Environnement et du Développement durable existent déjà ?

 

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