Une opinion s’insurge contre le fait que le chef de l’État passe plus de temps à l’extérieur du pays au lieu de s’occuper des affaires intérieures en RDC. Une perception partagée par des opposants qui clament que les caisses du Trésor public saignent du fait de ses déplacements qui ne rapportent rien au pays.
Dans une émission à la radio Top Congo, l’Observatoire de la dette publique (Odep) avançait même le chiffre de 117 voyages représentant l’équivalent d’une année et demi hors du territoire. Moi je pense que dans le cas de Félix Tshisekedi, certains de ses déplacements en valaient la peine. Voici à mon avis les retombées positives des voyages du chef de l’État.
Financement et retour en grâce
C’est le résultat des visites effectuées aux États-Unis et au plaidoyer menés sur place qui ont abouti à la conclusion d’un accord-cadre avec le FMI. Un accord qui avait été rompu pendant des années. À la clé, le milliard de dollars qui a permis de financer la gratuité de l’enseignement primaire à partir de 2020.
N’oublions pas que la présence du président au sommet Russie – Afrique a permis la conclusion de l’accord entre la société Alrosa et la Miba. Son voyage aux Emirats arabes unis a également rapporté 1 milliard de dollars et 30 véhicules militaires blindés. Je doute qu’il ait pu avoir cet argent s’il était resté calfeutré dans son bureau à Kinshasa. En fait, l’argent on le cherche en allant vers ceux qui en ont et non en restant à la maison.
Conférence de Glasgow
En plein débat sur le réchauffement climatique, la RDC a pu obtenir 500 millions de dollars pour préserver ses forêts et appuyer les communautés qui en vivent par des alternatives économiques. Là encore, la présence du chef de l’État à Glasgow a pesé dans la balance. Avec cet argent, on a de quoi relancer le développement rural et offrir un autre discours aux jeunes qui choisissent les groupes armés.
Quant à d’autres pays comme les États-Unis, des accords portant sur la coopération économique ont permis entre autres d’ouvrir le marché américain à 6 000 produits fabriqués au Congo, sans payer la douane.
Les voyages de Martin Fayulu
Pour faire prévaloir qu’il était le vainqueur des élections de 2018, Martin Fayulu avait entrepris une tournée internationale en plusieurs phases qui l’a emmené en Europe et aux États-Unis pour plaider sa cause. La première version de son plan de sortie de crise est présentée en Angleterre et ne porte pas les emblèmes de sa plateforme Lamuka. Ce qui crée une première crise de confiance avec les autres leaders de cette plateforme.
D’une conférence à une autre, il revient au pays et finit par déclarer, lassé, que la communauté internationale soutenait un imposteur et un coureur de jupon.
Si je devais comparer les deux, je préfère encore que Tshisekedi continue à voyager, du moment que cela ramène au pays de l’argent et soigne la mauvaise image qui nous colle à la peau à l’étranger depuis des décennies.