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Tshisekedi a-t-il nommé les bonnes personnes pour mettre fin à l’insécurité à l’Est ?

Des rebelles à la tête du Nord-Kivu et de l’Ituri. C’est ce qui se dégage de l’analyse d’une partie de l’opinion publique après la nomination par Félix Tshisekedi des gouverneurs militaires dans le cadre de l’état de siège visant à rétablir la sécurité à l’est du pays. Sur RFI, des membres de la société civile en font un handicap et doutent de leur capacité à stabiliser la situation. Qu’en est-il réellement ?

C’est le général Constant Ndima, nouveau gouverneur de l’Ituri sur qui tombe le premier reproche. Il a été indexé dans un rapport de l’ONU dans des massacres à l’époque de la guerre entre le MLC de Jean-Pierre Bemba et les Forces armées congolaises sous Laurent-Désiré Kabila. Mais le MLC a rejeté ces accusations, affirmant que les circonstances du massacre évoqué par l’ONU avaient fait l’objet d’une enquête et que les soldats responsables avaient été punis.

Quant à son adjoint, le général Alonga Benjamin, son nom apparaît dans une liste d’officiers coupables de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, liste prétendument annexée au Rapport Mapping de l’ONU, mais qui est en réalité fausse.

Le gouverneur du Nord Kivu, le général Nkashama, est lui accusé d’avoir été l’un des bras droits du RCD-Goma et du Rwanda.

Que veut dire « rebelle » dans le contexte congolais ?

Lors de la guerre de l’ADFL, les troupes qui combattaient Mobutu étaient considérées comme des « rebelles ». Une appellation qui disparaîtra après la chute du régime du maréchal. La deuxième guerre entre l’AFDL et ses anciens alliés redistribuera les rôles. Se considérant comme légitime, Laurent Désiré Kabila considérera comme rebelles le MLC, le RCD et ses différentes déclinaisons. Après l’Accord global et inclusif, un brassage de toutes les forces en présence donnera naissance aux Forces armées de la RDC (FARDC). Ceux qui refusèrent le brassage ou qui, après ont créé de nouvelles dissidences après leur enrôlement, sont devenus les nouveaux « rebelles ».

Ça m’étonne que les gens considèrent comme rebelles ceux qui se battaient avant la création des FARDC et qui y ont été intégrés. A mon sens, la fondation de l’armée nationale a commencé avec les FARDC et ceux qui, après sa création, ont créé des milices ou se sont mutinés sont ceux que l’on devrait considérer comme rebelles à la nation. C’est le cas par exemple de Laurent Nkunda, Jules Mutebusi et d’autres déserteurs.

Si les nouveaux gouverneurs militaires sont toujours considérés comme d’anciens rebelles, que dire de Mamadou Ndala ? Lui qui était issu du groupe armé du MLC de Jean-Pierre Bemba, mais il a vigoureusement combattu le M23 et est unanimement considéré par tous comme un héros. Que dire également du général Budja Mabe, l’homme qui a délogé Jule Mutebusi de Bukavu et contraint à l’exil au Rwanda qui fut aussi un ancien du MLC ? Et le général Bahuma, le bourreau des ADF qui les avait quasi exterminés avant de succomber, et qui lui aussi fut un ancien cadre de la rébellion du MLC ?

 

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Les commentaires récents (4)

  1.  » A partir du moment où les anciens groupes de rebelles ( les forces en présence sur le terrain ), ce sont coalisées pour former les FARDC.TouT mouvement rebelle créer ,(en décors de
    l’armée nationale), est considéré comme
    rebelle.Et doit être combatu et éradiquer…
    Question ? Le passé historique de rebellion et de guerre à donner quoi en
    RDV? . A un moment donné il faut se dire
    stop, et pensée à autres choses
    ( l’ évolution ) en RDC.
    Autres choses : L’ histoire , l’ évolution du temps et de la vie,[ le changement des hommes] ,une nouvelles façons de penser et de faire.
    Conclusion : La rebellion doit [ laisser la
    Chance à la prospérité de ce mettre en
    place]. Au lieu de passer le temps à faire
    des exactions qui ne servira à rien.