article comment count is: 4

Tshopo : difficile arithmétique autour de la destitution ratée du gouverneur Wale

L’art de calculer est généralement un exercice captieux pour certaines gens. Je l’ai remarqué tout au long de mon cursus scolaire et académique. Mais quand c’est en politique où l’on n’est réputé calculateur, les choses peuvent vite se gâter. Et c’est ce qui vient d’arriver à Kisangani dans le dossier de destitution ratée du gouverneur Wale.

Depuis le jeudi 25 juin, les députés provinciaux se sont prononcés sur la motion de censure initiée contre le gouvernement provincial. Cette initiative est un succédané de la critique trilogique des citoyens sur la gestion qualifiée de kakistocratique par la Lucha, de médiocre et d’exécrable par le CCPSC (Cadre de concertation provinciale de la société civile) et de prédatrice par les taxi-motards.

A l’issue du vote, sur les 28 membres qui composent l’Assemblée provinciale, 13 ont voté pour la motion, 10 contre, et 5 ont voté nuls. Il en revenait désormais au bureau de publier le résultat du suffrage valablement exprimé. Et là, la science des nombres a été manipulée avec témérité.

Une communication à l’origine de l’imbroglio

Deux vidéos contradictoires de la proclamation des résultats du vote de la mention ont été diffusées dans la soirée par les médias. Dans la première, le président de l’Assemblée provinciale informe l’opinion que la majorité absolue de plus au moins 15 voix, n’ayant pas été atteinte, la motion est tombée, et le gouvernement reste en place.

Dans la deuxième, il affirme s’être induit en erreur par l’expert de l’Assemblée et soutient que le gouvernement provincial tombe car la majorité absolue de 23 suffrages valablement exprimés a été atteinte. Rebelote ! Poursuivant dans sa logique, il a notifié le lendemain au gouverneur à travers une missive que son gouvernement est réputé démissionnaire.

En réaction, le gouverneur campe sur son fauteuil et estime que Dieu l’a épargné de cette motion de la honte. Se présentant en sapeur-pompier, le comité provincial de sécurité prend acte du premier résultat communiqué selon lequel le gouvernement reste en fonction et met en garde quiconque s’opposera à cette réalité.

Cette erreur de calcul ouvre ainsi un bras de fer entre les deux institutions provinciales avec plusieurs scénarios en perspective : une requête en justice pour interprétation du résultat ; un recours hiérarchique auprès du pouvoir central ; une fermeture de l’Assemblée provinciale en cas de persistance de la crise…

Ne négligeons plus les maths. Ils peuvent nous sauver ou nous détruire.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion

Les commentaires récents (4)

  1. La mathématique est au centre de la vie, ne négligeons donc pas les calculs et encourageons nos enfants sur ce domaine