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La « base » de l’UDPS est-elle vraiment écoutée au sein du parti ?

Si la démocratie c’est la voix de la majorité au sein d’une communauté, l’UDPS en est-elle le vrai modèle ? Preuve, au parti de la 10e rue Limete, même les prises de position du président de la République ne sont pas exemptées de palabres. En filigrane, la coalition Cach-FCC que le parti juge pernicieuse. Pourtant, le chef de l’Etat a clamé, à nouveau, son vœu de préserver le partenariat avec Kabila.

Kabund a toujours exigé le respect de la volonté de la base. Mais, pour certains observateurs, ce serait un jeu d’intérêts privés.

La retraite de l’UDPS au centre Nganda, à Kinshasa

Pendant trois jours, l’establishment du parti a évalué et critiqué le cheminement avec les partenaires de la gouvernance, de l’UNC de Kamerhe – qui s’était pourtant effacé au profit de Fatshi lors du scrutin de 2018 – jusqu’au FCC de Kabila.

La principale résolution de ces assises du Centre catholique Nganda fut de rompre avec le Front commun pour le Congo de Kabila. La volonté de la base ne pouvant souffrir d’application, il était prévu que Fatshi puisse l’entériner et se séparer du FCC qui détient une très large majorité au Parlement, ainsi rebattre les cartes, à ses risques et périls. Cette base, est-elle le peuple mis en avant par la devise de l’UDPS ou un simple cartel des Kabuya, Kazadi et Kabund habitués à appeler les manifestants dans les rues, et les en retirent quand ils ont obtenu gain de cause ?

Après avoir lu le document final de la retraite du Centre Nganda, Felix Tshisekedi a finalement réagi, comme l’attendait l’opinion. Juste politiquement, il a pris à contrepied les militants qui demandaient la rupture avec Kamerhe, et surtout avec Kabila.

Des hommes aux ambitions égoïstes ou légitimes ?

Pour beaucoup d’observateurs, l’UDPS s’est précipitée sur le poste de président de la République sans s’assurer tous les attributs du pouvoir. Erreur ou passage obligé ? En tout cas, malgré l’accession au pouvoir, le parti se sent voler le fruit de son combat de 38 ans (en 2020), contraint de composer avec des partenaires de circonstance que les militants regardent dorénavant comme des opportunistes. C’est le ressenti jusqu’à la souche de l’UDPS. Mais sur le terrain, beaucoup préfèrent se contenter de la fierté de voir un de leur à la magistrature suprême, qui plus est le fils au patronyme de leur héros. Mais, le gotha est fait d’hommes aux ambitions légitimes ou égoïstes.

Felix Tshisekedi occupe un siège seul, il a pour lui un quinquennat et une place assurée au panthéon des dirigeants congolais. Kabund se sent éclipsé par l’ombre de Mabunda. Kabuya est un nom anonyme du milieu politique, à quatre ans d’un nouveau rendez-vous des urnes qui ne garantit pas la réélection de l’actuel président pour espérer agrandir le gâteau. Donc, on joue la carte fatale de la rue.

La base alors ne serait qu’une véritable caisse de résonance à la main de qui peut s’en servir, un exercice dont Kabund est le parfait maitre. Mais, cette lecture se chuchote précautionneusement dans les couloirs du parti, sachant qu’un bras de fer ouvert contre Tshisekedi serait un autodafé. Et autour du président, il ne manque pas de penseurs pour retourner l’opinion « udpsienne » contre le duo des « K ».

 

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