crédit : photo tiers
article comment count is: 0

Union sacrée vs opposition : Kinshasa, ce champ de bataille

Un peu moins de deux semaines après la sortie officielle de l’Union sacrée dans un stade des Martyrs plein à craquer les avant-midis, puis à moitié vide durant les speeches des « hommes du président », ce sera au tour de l’opposition de montrer ses biceps à Kinshasa à travers une marche pacifique prévue le samedi 13 mai. Plus qu’une procession contre l’insécurité et la vie chère, ce sera aussi une occasion pour l’opposition de démontrer qu’elle reste maitresse de Kinshasa.

Samedi 29 avril vers 10 heures, j’arrive aux abords du stade des Martyrs. L’air est à peine respirable. Un grand monde se rue vers cette marmite béante du boulevard Triomphal à Kinshasa où se sont alors donné rendez-vous les caciques de l’Union sacrée de la nation (USN) chère au président Tshisekedi. Quand je pénètre enfin dans l’enceinte, le constat est indéniable : le stade est rempli jusque dans ses derniers recoins. Ça chuchote à mes côtés. « Il faut garder un œil sur le coordon pour ne pas qu’il s’éclipse », murmure un jeune aux oreilles d’un de ses amis. Ils sont venus au stade en groupes et arborent fièrement les couleurs rouges du parti d’un membre du présidium de l’Union sacrée. 

Alors que je suis concentré à prendre la température de l’ « antre » mythique de la capitale congolaise alors pleine comme un œuf, je me rends compte, deux heures plus tard, que mes chers voisins avaient déjà disparu. Bémol : l’événement n’a pas encore débuté. Comme eux, plus de la moitié du stade a vidé les lieux bien avant l’arrivée tardive de six membres du présidium de l’USN. N’en déplaise à certains, ce fait n’enlève en rien la grosse démonstration de force du camp Tshisekedi.

A la fin de l’activité, un ami journaliste me me souffle ces quelques mots à l’oreille : « Félix Tshisekedi a frappé un grand coup. Kinshasa est réputé bastion de l’opposition. » En effet, depuis quelques années, l’opposition à Félix Tshisekedi semble battre de l’aile. Seul à être constant depuis le début de ce quinquennat, Martin Fayulu a dû composer d’abord avec les Bemba et Katumbi, qui ont ensuite rejoint le camp Tshisekedi. Si Katumbi est revenu à ses premières amours dans l’opposition à Tshisekedi, Bemba lui, est devenu vice-Premier ministre. Pendant ce temps, Joseph Kabila entretient un silence de cimetière, 36 mois après son divorce d’avec Félix Tshisekedi, son ancien allié.

« L’heure de la revanche »

C’est dans ce contexte que s’est tenue la rencontre de Lubumbashi entre Katumbi, Sesanga, Fayulu et Matata, tous candidats déclarés à la prochaine présidentielle. S’ils n’ont pas encore abordé la question d’une candidature commune, les 4 hommes ont un seul objectif : évincer Tshisekedi du pouvoir. La marche de ce 13 mai devra donc être la première étape de leur lutte. Plus qu’une étape, ce sera aussi une « réponse du berger à la bergère » : démontrer que le camp Tshisekedi n’est pas le seul maitre à Kinshasa.

Preuve de la détermination du « quatuor », Moïse Katumbi a atterri à Kinshasa la semaine dernière pour officiellement « peaufiner des stratégies » et mener une « série de consultations ». Au-delà de toutes les autres considérations, la réussite ou non de la marche de l’opposition sera mesurée en un seul facteur : la foule drainée. Il s’agira pour l’opposition de faire au moins aussi mieux que l’USN. C’est cela le sens de la réussite à la kinoise.

 

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion