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La vente d’eau en bidons, un nouvel emploi à Mbujimayi

Face à la difficulté de trouver  des emplois à Mbujimayi, les jeunes exercent n’importe quelle  activité pour subvenir à leurs besoins. Nombreux ont carrément   classé leurs diplômes aux tiroirs et se sont lancés dans la vente de l’eau en bidons jaunes. 

Ce job est  très courant à Mbujimayi .

Les bidons sont transportés au moyen des vélos. Il y a quelques années, vendre l’eau en bidons était réservé aux personnes de basse classe et aux domestiques. C’est un travail très lourd et qui demande des muscles. Pousser à pieds un vélo auquel sont accrochés six ou sept bidons dont chacun pèse environ 20 kg n’est pas une mince affaire. Mais lorsque l’on est sans emploi et que la vie coûte cher dans une ville comme Mbujimayi, on accepte tous les sacrifices. Il n’y a pas de sot métier, dit-on.

Croise les bras tu n’auras rien 

Sans contredit, ce commerce d’eau en bidons est lucratif. En période de pénurie, un bidon d’eau de vingt litres se négocie jusqu’à 1200 francs congolais  (1$). Au quotidien, à la fin de la journée, les plus forts se retrouvent parfois avec l’équivalent de vingt à trente dollars américains. Au bout de trente jours, certes on aura transpiré et dépensé beaucoup d’énergie, mais au moins on a de quoi vivre et payer son loyer.

La plupart de ces vendeurs viennent des familles pauvres. Ils sont perceptibles du matin au soir dans presque toutes les rues de Mbujimayi. On les appelle « les mayi« . On les reconnaît toujours à leurs bidons jaunes. Ils montent et descendent, courent et parcourent la ville en poussant péniblement leurs vélos surchargés pour vendre la marchandise liquide.

Au cours d’une émission à la radio, le jeune  Mutombo 28 ans, bac+3 en sciences biomédicales à l’université de Mbujimayi, déplore qu’il n’ait pas pu poursuivre ses études par manque de moyens. Heureusement pour lui, gagne désormais sa vie grâce à ce commerce de colportage d’eau en bidons.

Quasi-absence de la Régideso

Beaucoup de ces « mayi » s’approvisionnent en eau loin à la rivière ou aux bornes fontaines d’une ONG locale appelée FOMI (Fondation MIBA). En réalité, ce sont les difficultés de la Régideso (Entreprise étatique de distribution d’eau) qui ont donné naissance à ce métier des « mayis ». Les robinets de la Régideso sont souvent à sec. Même quand l’eau y coule, ce n’est pas assez pour couvrir tous les besoins de la population. D’où le recours aux services des « mayis ». Même les autorités achètent l’eau en bidons jaunes.

Une chose est vraie, tout le monde s’accorde à reconnaître que l’eau vendue en bidons dans ces conditions n’est pas potable. Les vendeurs eux-mêmes se soucient très peu des règles d’hygiène.  Cependant, leur apport est salutaire pour la population.

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Les commentaires récents (2)

  1. L’Etat doit être pourvoyeur et créateur d’emplois,c’est l’un de ses rôles.C’est une question très complexe qui mérite des analyses très minutieuses pour élaguer toutes zones d’ombre chez les lecteurs.Je félicites l’auteur de cet article pour avoir porter une attention particulière sur cette actualité-ancienne-actualisée.

  2. Merci de nous prouver que nous pouvons saisir des opportunités derrière les défis sociaux; il faut maintenant professionnaliser le reste.