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Contre les violences faites à la femme, impliquons la famille

« La place de la femme est au foyer à s’occuper des enfants. Elle n’est pas apte à exercer certains métiers ni à diriger… la femme ne peut pas travailler… » ! Que de préjugés chez la plupart des Congolais. Y compris des jeunes garçons. Plus de doute : il faut viser la famille, les enfants aussi si nous voulons changer.

Pour certains, c’est même biblique ou culturel, que la femme soit reléguée au second plan. Pas étonnant alors qu’on la voie marginalisée et victime de certaines discriminations.

Les jeunes ont grandi ou grandissent encore dans un environnement où ces clichés sont entretenus au point de devenir même banals. J’ai pu le constater au cours du récent Face aux jeunes de Habari RDC à Lubumbashi.

Des clichés qu’il faut tordre

Lors de ce Face aux jeunes du 22 novembre dernier, Habari RDC a réuni dans la grande salle de la Maison de jeunes de la commune de Ruashi, des jeunes, garçons et filles de terminale, pour échanger autour des violences faites à la femme.

De cet échange, j’ai pu constater que les jeunes garçons traînent avec eux tous ces clichés discriminatoires que l’on entend çà et là. Certains sont repris en introduction de ce billet. Et ils y tiennent mordicus.

Certaines jeunes filles me semblaient aussi accepter fatalement et impuissantes, le sort qui leur est réservé par la société. Tandis que d’autres étaient décidées à faire bouger les lignes.

Ces stéréotypes que l’on entretient aujourd’hui produisent des violences contre la femme. D’où, il est vraiment important et impératif de s’impliquer dans la formation de la jeunesse. Et cela commence en famille dès le bas âge. En famille donc.

Responsabiliser les parents

« Pourquoi est-ce que c’est toujours la femme qui doit faire la vaisselle ? » Cette question qui a été posée dans la salle par l’oratrice du jour, la journaliste Denise Maheho, actrice du genre, a provoqué une incompréhension totale chez les jeunes garçons.

Pour eux, il est tout à fait inadmissible, voire impensable que l’homme se livre à des tâches ménagères. La raison : « Ce n’est pas notre culture… C’est la femme qui a toujours fait ça, etc. » Avec cet exemple, on peut voir ce que produit l’éducation que reçoivent les garçons et les filles dans leurs familles.

Lutter contre les violences faites à la femme passe inévitablement par l’éducation, la formation et l’initiation des jeunes garçons surtout, et des filles aussi au genre. Dire aux garçons qu’ils peuvent aussi s’occuper des enfants par exemple, et aux femmes, que leur place n’est pas qu’a la cuisine.

Si le jeune garçon comprend dès le bas âge que la lessive ou la vaisselle ne sont pas réservées uniquement à la femme, que cette dernière est l’égale de l’homme, qu’elle peut même exercer certains métiers ou travailler et ramener de l’argent à la maison, je suis convaincu que l’on éviterait certaines violences.

Chers parents, vous êtes des acteurs majeurs dans la lutte contre les violences faites aux femmes. N’inculquez pas à vos enfants des clichés et autres stéréotypes qui engendreront plus tard des violences.

Ces dernières ne sont pas que physiques, elles peuvent aussi être morales et psychologiques.

 

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