La campagne #VraiMobali est en cours et je me suis intéressé à l’opinion de ceux qui la dénigrent ou sont ouvertement contre les valeurs qu’elle promeut. Pour ce faire, je suis allé voir les réactions sur les réseaux sociaux. Croyez-moi, il y a lieu d’être à la foi amusé et carrément estomaqué.
Je me suis intéressé à cette opinion selon laquelle la campagne vise ni plus ni moins à combattre la virilité des hommes Congolais. Il est vrai que la virilité est quelque chose de très valorisée dans la société congolaise. Avec sa panoplie d’attributs que son l’orgueil masculin, l’autorité au sein du foyer et l’incarnation de la force au sein d’un couple. A tel enseigne que si la femme prend les décisions en dernier ressort, on dit d’elle que c’est elle « qui porte la culotte ». Ainsi donc la virilité est mise en cause quand l’homme est appelé à faire ce qui est censé être une affaire de femmes. Si le fait de faire la vaisselle ou d’aider la femme à se coiffer passe aux yeux de la majorité de gens, faire la lessive pour sa femme serait un sacrilège. Les plus radicaux y voient alors la preuve que la campagne Vrai Mobali est alors motivée par des considérations qui tendent à réduire la virilité de l’homme.
Sur Facebook un certain Don Charles Ngindu declarait : « Ba vrai mobali nde ba biso, eza te ba Yuma wana ba sokola ba lingerie ya basi ba boulé bango nde ba #VraiMibali! Na nini na bino? #VraiMibali atiaka maboko na poche ye nde Nzambe apesa bokonzi. »
Ce qu’on peut traduire par : « Le vrai homme c’est moi. Ce n’est pas celui qui fait la lessive pour sa femme. Un vrai homme casse sa tirelire et c’est à lui que Dieu a donné l’autorité. »
Sur une publication montrant un homme qui prend soin de la lingerie de sa femme, Okana Bin Benjamin était scandalisé : « Campagne des antivaleurs. Le rôle sont inversé ça me fais comprendre qui est le chef dans cette famille. Je pense bien que tu as ta place dans cette association AMADF (association de maris dominé par leurs femmes) »
Et Hénoch Manumakani d’ajouter : « Campagne de féminisation de l’homme, qu’on nous déconfine pardon… »
Toutes ces réactions m’ont amusé et m’ont fait pensé à Simone De Beauvoir quand elle disait : «Personne n’est plus méprisant envers les femmes qu’un homme inquiet pour sa virilité.» Car partout j’ai vu des hommes qui se demandaient s’ils ne risquaient pas de perdre la place qui leur est « due » en l’occurrence celle du dominant. J’ai comparé les réactions entre deux publications : l’une montrant un homme qui prends soin de la lingerie de sa femme et l’autre montrant un homme qui aide sa femme à se coiffer. Si la première a suscité une vague de commentaires indignés, la seconde a plutôt été bien accueillie.
Il est vrai que faire l’entretien de sous-vêtements d’une personne peu importe son sexe est de la stricte intimité. A moins de partager l’intimité, on n’aimerait pas le faire pour autrui. « Laver les sous-vêtements d’une autre personne c’est sale, » dirait-on.
J’aurais voulu voir les uns et les autres s’indigner du fait qu’on les « pousse » à faire l’entretien de sous-vêtements qui ne sont pas les leurs. Mais curieusement j’ai vu des réactions qui s’indignaient plus du fait que ces sous-vêtements étaient ceux d’une femme. Ce qui m’a poussé à croire qu’en réalité le problème dans tout ça était la femme que la plupart considère comme un être inférieur.
Pour cette campagne, Habari a besoin de votre aide : pour vous, c’est qui un #VraiMobali ? Répondez à notre sondage ! https://surveyr.datacoll.nl/hlyiampylw?l=en
Commentaire *je suis un peu surpris, dans la conception du concept vraimobali# il y a plus d’une décenie les femmes reclamaient leur autonomie en terme d’émancipation et plus tard elle demande la parité. tout cela pour faire croire aux hommes que elle veut avoir plus et maintenant cette parité lui est attribué ét elle commence à valoriser l’ homme ne disant vraimobali. L’ homme depuis la nuit de temps ne demande rien si non que assurer ses responsabilié qui fait parti d’ une convention. tandisque la femme demande tout mais manque aussi tout. ceci n’ est rien d’ autre que distraction.