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#VraiMobali : « c’est de l’irresponsabilité de mon père que je me suis retrouvée dans la rue »

Face à l’irresponsabilité de son père, la petite Naomie (nom d’emprunt) se retrouve dans la rue depuis près de 5 ans. Très tôt à l’âge de 8 ans accompagnée de ses frères, Naomie quittait la maison pour s’attraper quoi manger dans la rue, pourtant son père est enseignant dans une école de la capitale.

Je l’ai rencontré dans la commune de Kinshasa, chemin faisant avec ses amis (es). Main tendue, elle s’approche de moi et me demande 200 FC pour s’acheter du pain. A première vue, la pauvre petite m’a l’air d’une gamine de 10 ans, pourtant Naomie a 13 ans. Pour elle, la rue est un meilleur refuge, depuis qu’elle y est, aucun de ses parents n’a cherché à la faire revenir à la maison.

«Mon père est enseignant à l’école primaire. Il rentrait à la maison toujours ivre. Ma mère recevait à peine une partie de son salaire qui n’arrivait pas à contenir toute la maison. Souvent, on dormait affamés alors qu’il revenait toujours ivre. Mon frère aîné qui nous a donné le goût de la rue avait 12 ans. La rue est beaucoup mieux que la maison, ici au moins on ne dort pas sans rien mettre sous la dent» précise Naomi.

Les risques à courir dans la rue

Ce n’est pas tout. Les enfants dits de la rue communément appelés « shegués », courent beaucoup de risques.  Particulièrement les filles, elles sont exposées aux viols et harcèlements de tout genre. Il n’est pas rare de voir une fille mineure dans la rue enceinte. Là encore, c’est cette influence d’une masculinité toxique qui condamne la vie de ces filles.

«J’ai eu un début très difficile pour être acceptée par les amis. Le comble c’est que j’étais la seule fille de mon groupe à l’époque. Souvent, on me tapait et mes frères ne pouvaient pas intervenir sinon ils seraient tabassés à leur tour…» explique-t-elle

La rue est prête à accueillir ceux que nous rejetons par notre irresponsabilité, mais elle ne jouera jamais le rôle d’un parent. Elle n’assure pas une bonne protection aux enfants. Nombre d’enfants s’y retrouvent par manque de responsabilité des parents, d’autres sont des orphelins que les familles ont rejetés en les accusant de sorciers.

Un parent responsable n’acceptera pas que son enfant se retrouve dans la rue. C’est la responsabilité d’un père de réunir ses enfants sous le toit familial. La famille est le meilleur cadeau qu’un père puisse offrir à son enfant.

 

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