Les évêques catholiques tentent à leur tour de rapprocher les mouvances politiques congolaises, alors que la crise laisse entrevoir des risques de violence.
Déjà, ces nièmes concertations sont qualifiées, par bon nombre d’observateurs de « dialogue de la dernière chance ».
C’est que marcher sur l’eau, multiplier les pains ou séparer en deux la Mer rouge semblent des miracles chrétiens bien plus enfantins que réconcilier les congolais ; tout particulièrement à une semaine de la fin du mandat du président Joseph Kabila, le 19 décembre. La foi déplacera-t-elle des collines congolaises ?…
Dégager un consensus politique plus large
Débutées jeudi dernier, les nouvelles négociations entre Congolais ont mis en place, vendredi, trois commissions, chargées de dégager un consensus plus large que celui obtenu dans l’accord politique passé, en octobre, entre la majorité et une frange minoritaire de l’opposition. La première commission traitera les questions relatives à la gouvernance après la fin originelle du mandat présidentiel. La seconde s’attarder sur le calendrier électoral. La troisième proposera des « mesures de décrispation » du climat politique délétère.
Les négociations s’enchaînent et se ressemblent
Si les négociations se suivent et semblent se ressembler comme des poupées russes qui se déploient inlassablement, la base des pourparlers s’élargit tout de même, petit à petit. Cette fois, les évêques ont réuni à la même table —jusqu’à quand ?— les géniteurs de l’accord d’octobre et ses détracteurs, comme l’opposant historique Étienne Tshisekedi. Si le MLC de Jean-Pierre Bemba semble avoir été d’abord écarté, pour des raisons de calibrage du nombre de participants, il devrait intégrer le processus. Ce nouveau dialogue a même fait sortir du bois l’opposant en exil Moïse Katumbi, interviewé dans le Financial Times.
Mais si celui-ci évoque son possible retour au pays, ce n’est que dans l’hypothèse d’un échec du dialogue, c’est à dire dans le cas où Joseph Kabila s’obstinerait à prolonger son mandat. L’ancien gouverneur du Katanga serait alors tenté de rentrer en RDC « pour être aux côtés du peuple ». Les nouvelles négociations accoucheront-elles d’une souris ou… d’un autre dialogue ?