C’est raté pour un accord exigé avant la célébration de la Nativité, par l’Église catholique congolaise, à propos de l’avenir proche de la République démocratique du Congo. Il n’y aura pas eu, au pied du sapin enguirlandé, de consensus offert par quelque Père Noël issu des négociations qualifiées de la « dernière chance ». Cela dit, les textes saints des évêques indiquant que les « derniers seront les premiers » et inversement, il se pourrait que cette « dernière » chance devienne premier espoir d’un chronogramme politique enfin accepté par tous.
Au regard des progrès manifestement obtenus dans les presque ultimes pourparlers entre pouvoir et opposition, c’est finalement le vendredi 30 décembre 2016 qui a été présenté comme nouvelle date butoir, par Monseigneur Marcel Utembi, le président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).
Si l’objectif des discussions ne change pas -permettre l’instauration d’un régime de transition politique admis par la très grande majorité, jusqu’à l’entrée en fonctions d’un nouveau président élu-, les dates, elles, font l’objet, depuis des mois, d’une valse incessante : date limite des accords à signer, date de l’actualisation de la liste électorale, date de la prochaine présidentielle et donc date du départ théorique du président Joseph Kabila…
La nouvelle année débutera-t-elle sous de meilleurs auspices ? Les divergences sur la gestion consensuelle de la période transitoire auraient « été aplanies à 95% », selon l’archevêque de Kisangani. Il reste à obtenir une position convaincante de Joseph Kabila, quant à sa volonté de ne pas utiliser le prolongement de son mandat pour en rendre possibles d’autres. Sur ce point, et même si les autorités religieuses ne sont en théorie que des médiateurs neutres, le cardinal Laurent Monsengwo, dans son sermon de Noël, a explicitement appelé le président à ne pas se maintenir au pouvoir par la force. Mais il y a toutes sortes de « forces » qui ne passent qu’accessoirement par les muscles…