article comment count is: 0

A Kinshasa, le vol des smartphones bat son plein

« Nous nous plaçons dans les arrêts de bus, les ronds-points et les marchés », explique le voleur anonyme. A cet endroit, ils observent les accros des smartphones, les «  smombies », ces jeunes qui marchent les yeux braqués sur leurs téléphones. Une fois la cible choisie, ils les menacent et leur volent le téléphone lorsqu’ils entrent dans un taxi.

A l’écoute de ce témoignage, je comprends comment j’ai été victime du vol de mon téléphone il y a un mois. S’approchant de ma voiture, un homme crie comme un receveur : « Matete, matete…Boya matete » (Venez, entrez ! Bus à destination de Matete). Je ne me méfie pas le prenant pour un simple receveur, il glisse sa main dans la voiture, et pique mon téléphone en disant « Oza zoba, na fongoli yo misu » (idiot, je t’ouvre les yeux). Comme moi, ils sont nombreux ces Kinois qui, subissent à toute heure du jour et de la nuit le vol de leur smartphone. Mais que font-ils ensuite avec ces téléphones ?

Koweit, le marché pirate des Kinois

Arrivé à « Koweit », le marché noir de l’électronique à Kinshasa, le chaleureux accueil que je reçois me laisse sans mot. Une foule immense devant l’avenue, tout le monde regarde mes poches et mes mains. Ils crient : « Tu veux acheter ou vendre, réparation, compassion et/ou échange tout y est ! » On m’attrape à gauche, on me tire à droite…

Les shégués viennent de tous les côtés pour vendre leurs téléphones volés. Curieusement, je rencontre aussi des acheteurs aux apparences sérieuses. Ici, la loi du « voleur volé » bât son plein, le prix n’a pas de valeur. Parti de cet endroit, je me résous à ne plus me laisser voler.

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion