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Agents de transport à Kinshasa : le calvaire des chauffeurs

Le transport en commun est toujours un casse-tête dans la capitale congolaise. Plusieurs facteurs contribuent à la rareté de taxis et de bus dans les arrêts de bus. Entre les routes délabrées occasionnant de longs bouchons et une police de roulage plus dérangeuse que régulatrice de la circulation, les agents de transport sont venus accentuer le calvaire des usagers de la route.

Dans mon dernier billet, j’ai parlé des phénomènes « demi-terrain » et « direct ». Savez-vous qu’à Kinshasa le transport en commun est aussi rendu difficile par les agents de l’Etat ? On les appelle communément « Batu ya transport » (traduisez : les agents du transport).

Ces fonctionnaires du ministère provincial des Transports, pour la plupart des journaliers, assiègent littéralement les grandes artères de Kinshasa pour s’assurer que tous les véhicules de transport en commun disposent bien d’une autorisation délivrée par l’autorité urbaine. Seulement voilà, ils brillent par des excès et des tracasseries.

Ils inventent des infractions

Récemment, sur le boulevard du 30 juin, alors que nous étions une dizaine à attendre un taxi à destination du rond-point Victoire, un chauffeur se dirigeant vers la Gare centrale sans clients, décide de venir nous « secourir ». Ce chauffeur était pour nous un bon Samaritain. Mais son acte n’a pas été vu d’un bon œil par les fameux agents de transport. « Nous t’arrêtons pour demi-terrain ! », lui lance un des agents dès que le chauffeur s’est arrêté devant nous. « Il faut aller au terminus, les clients t’attendent là-bas », ajoute un autre. Or, le terminus est à plus d’un kilomètre.

Dans la cacophonie qui s’en est suivie, tous les auto-stoppeurs décident de prendre la défense du chauffeur qui finit par s’extirper des griffes de ces lions enragés. En route, notre bon Samaritain nous raconte ce qu’est le calvaire des chauffeurs ces derniers jours. « Des fois, vous nous désignez à tort comme responsables des difficultés du transport. Les brutalités de ces agents nous exaspèrent. Ils nous créent des infractions sorties de Jupiter. Tantôt c’est demi-terrain, tantôt c’est hausse de prix… », se plaint-il.

En effet, selon le dernier arrêté fixant le prix du transport en commun, il faut payer 450FC pour quitter le centre-ville pour Victoire. Seulement, le billet de 50FC n’existe presque plus et n’a plus de valeur. Le prix a été arrondi à 500FC. Il me semble donc injuste et stupide de parler d’une hausse de prix dans ce contexte-là, sauf quand on vit déconnecté des réalités kinoises.

Aussi, pour attraper leurs proies, les agents de transport se dissimulent et se fondent dans la masse. Chasubles bien cachés, ils attendent dans les arrêts de bus comme tout client. Une situation qui crée la méfiance chez les chauffeurs. Conséquence, le transport en commun est devenu encore plus difficile dans la ville. Il est donc temps que des solutions idoines soient trouvées. L’Etat doit faire respecter la loi sans bafouer notre liberté de circulation.

 

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