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Attention : le covid-19 n’est pas une maladie honteuse

Le coronavirus fait peur, c’est un fait. Personnellement, je considère que sa capacité de nuisance doit continuer d’inspirer la peur. Cependant, il y a une autre chose qui doit davantage éveiller l’attention de la population à Lubumbashi comme ailleurs en RDC.

Lorsque quelqu’un meurt de Covid-19, très peu seulement, parmi les habitants de Lubumbashi, ont le courage d’annoncer aux proches et voisins qu’il y a eu covid-19 à l’origine du décès. Pourquoi donc ? La maladie fait passe rapidement de la peur à la honte.

La peur du coronavirus

Beaucoup préfèrent se cacher, cacher la maladie et ne pas l’annoncer aux proches. Vous osez dire que vous l’avez contracté, oui le coronavirus, alors vous faîtes peur. Je pense à ce blog de Willy Mbuyu qui relate comment les gens ont fui un guéri de covid-19 qui s’était pris d’envie de sensibiliser les autres.

Mais ce qui se passe est que les gens ont besoin de leurs proches. S’ils viennent à ne pas les avoir, en situation de deuil, par exemple, ils sont mal à l’aise. Mais il faut reconnaître qu’il s’agit ici d’une attitude pas du tout charitable. Puisque laisser autrui venir à un deuil en situation de pullulation du virus dans la maison du défunt, ou chez un proche malade de covid-19, c’est l’exposer simplement.

Mais à Lubumbashi, d’après le témoignage de Dr Igor Mujinga lors d’un débat avec Habari RDC, certaines personnes refusent d’admettre même le diagnostic des médecins. Même résultats de tests à l’appui, les gens préfèrent considérer qu’un proche est décédé de diabète ou d’asthme, maladie connue d’avance.

Maladie de la honte, le Covid-19 ?

Sur le plan sociologique, cela se comprend comme attitude. Le coronavirus a acquis en RDC, une dimension de honte : maladie de la honte. C’est cela qui explique que certains refusent carrément d’avouer, d’admettre qu’un proche est décédé de coronavirus.

Derrière la tête, on peut trouver cette idée que j’ai évoquée plus haut : un proche vient de mourir, on attend des proches, des amis pour une consolation, pour le deuil. S’ils apprennent qu’il y a eu cette épidémie qui fait peur, c’est sûr ils ne viendront pas. Avoir un deuil où on reste seul, même on reçoit une tonne d’appels et SMS, cela fait mal. N’est-ce pas ?

Mais je propose, moi, qu’on pense aux conséquences sur l’autre plan. Sera-t-on tranquille d’avoir perdu un proche, à cause de la pandémie courante. Et que, par sa faute, puisqu’on n’a pas dit la vérité, on soit responsable de la mort d’autres personnes ? on se retrouverait alors avec plusieurs décès sur sa conscience. Ce qui n’est pas très bon. Le plus simple à faire : c’est de déclarer aux proches tout cas de covid-19. Celui qui décide de venir, il le fera en âme et conscience, et en prenant le maximum de précautions possibles.

 

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