Elle a 13 ans, cette Constitution que l’on veut à tout prix enterrer aujourd’hui au Burundi. Malgré moult déclarations de ceux qui s’y opposent, le pouvoir de Bujumbura est décidé à en découdre avec cette loi-mère, issue de l’accord d’Arusha. C’est bien cet accord qui a été considéré comme socle de la cohésion sociale et œuvre indélébile de deux grands hommes d’Afrique : Nyerere et Mandela.
Le referendum du 17 mai est une pure descente aux enfers pour un gouvernement déjà aux abois, après les sanctions de ses anciens partenaires. « Caratuvunye », en français : « Ça nous a coûté cher. » « Eh oui ! La Constitution de la République du Burundi nous a couté cher », se rappelle un des signataires de l’accord d’Arusha. Il faisait allusion aux milliers de vies fauchées pendant plus d’une décennie de guerre ethnique.
En tout cas, ce qui se joue au Burundi ce jeudi 17 mai 2018 risque de ne pas laisser indifférent Joseph Kabila, l’homme fort de Kinshasa, qui se verrait bien au pouvoir jusqu’à ce que la mort l’en écarte. Et bizarrement, c’est ce même jeudi que l’on célèbre l’arrivée au pouvoir de l’AFDL, mouvement rebelle qui porta les Kabila au pouvoir. Tout un symbole ! Simple coïncidence, me direz-vous.
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