En s’attaquant à la Belgique, Kinshasa cherche simplement à mettre en arrière-plan son incapacité à organiser les élections dans les délais constitutionnels. Les Kabilistes ont-ils oublié que eux aussi ont tenu des réunions secrètes récemment à Venise en Italie, à Ibiza en Espagne, à Paris en France, etc. Pourquoi donc la réunion de l’opposition en Belgique leur pose problème ?
S’il y a un petit conseil à donner à Kabila c’est de lui demander d’éviter de multiplier les ennemis en dehors du pays. Le moment n’est pas bon pour lui de se mettre à dos une grande puissance comme le royaume de Belgique, siège de l’Union européenne.
Kabila doit savoir que quand on est en fin du dernier mandat et que l’on a instauré un régime démocraticide comme le sien, il vaut mieux rester en retrait et faire profil bas.
La RTNC utilisée contre la Belgique
À la Radio publique congolaise RTNC, éditos, chroniques et discours anti Bruxelles passent en boucle. La Belgique est accusée d’être le commanditaire et l’argentier du conclave de l’opposition en ayant financé des travaux à hauteur de dix millions de dollars, pour renverser les institutions démocratiques au Congo.
La rhétorique du secrétaire général de majorité présidentielle va dans ce sens. Aubin Minaku a qualifié le forum de l’opposition de »complot contre la nation » et de »tentative de coup d’état ». Il y voit la main noire de Bruxelles quand il fait allusion »aux méthodes de 1960 et 1990″.
Les Congolais sont habitués à se réunir à l’étranger
Depuis plus de 20 ans, le gouvernement s’est toujours réfugié à l’étranger pour résoudre les problèmes du pays. Cela a été le cas à Sun City en Afrique du Sud, à Lusaka en Zambie, à Nairobi, Addis Abeba. Du temps de Mobutu, les négociations avec la rébellion de Kabila père avaient eu lieu sur l’océan atlantique au large des côtes du Congo-Brazzaville. Condamner la Belgique d’avoir abrité une rencontre de l’opposition est en fait un faux débat.
C’est encore mieux de se réunir dans un Pays Africain que les anciens colons.