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Coronavirus, amplificateur du tribalisme et du régionalisme?

Imaginez un monde en perte d’éléments qui mettent tout le monde d’accord. Ce serait un monstre dont on se rejette la paternité, n’est ce pas ? On se mettrait à chercher des coupables. En fait, ce n’est pas une fiction. C’est cela le monde aujourd’hui sous l’emprise du coronavirus.

Les peuples confus et à la fois sceptiques, ont dû repenser leurs modes de vie, même le sens qu’ils avaient de la coexistence et du vivre-ensemble.

Pourtant, je présume, la pandémie de coronavirus aurait pu être aussi une belle opportunité de revenir à la solidarité et au sens propre de l’humanité. Le « Ubuntu » ou « Umuntu » , dirait l’Africain qui sait qu’en tout homme il y a un peu de tous les hommes, se vivrait encore mieux maintenant.

Cependant çà et là, « peu ont compris ce message qui aurait dû être le bon côté de cette pandémie », regrette Benjamin Babunga, un internaute aguerri.

La crise du coronavirus et la haine tribale

Entre méfiance et stigmatisation, nombreux redoutent que cette crise sanitaire fasse exploser la haine entre communautés. Une telle inquiétude est observable aussi en RDC, à Lubumbashi notamment. Bien sûr, si la maladie prenait des accents plus graves encore. C’est une possibilité notamment avec des ethnies qui se querellent plus qu’elles ne s’unissent aussi dans certaines régions.

Selon Benjamin Babunga qui observe les échanges sur Internet entre Congolais, il y a bien une possibilité que la pandémie attise la haine tribale. Mais « pas vraiment dans les milieux urbains cosmopolites », estime-t-il. Pourtant, il me semble que c’est aussi dans les villes que l’expression du tribalisme est en hausse, notamment à travers Internet.

Mais pour notre internaute, c’est plutôt dans « les milieux ruraux que la pandémie s’est, dans une certaine mesure, transformée en une goutte de trop dans l’expression de la haine tribale ». Il pense qu’« il suffira qu’un membre d’une communauté contracte la Covid-19 pour que la maladie soit associée à la communauté, et que cette dernière soit prise pour le canal par lequel le mal est arrivé ».

Et le régionalisme alors ?

Ici comme ailleurs, toutes les mesures prises pour contrôler la propagation de la pandémie ont aidé à la réclusion sur soi. « Elles font se refermer des communautés sur elles-mêmes et limitent la circulation entre régions », constate Babunga.

La tendance est de jouer à la défensive en faveur de sa zone pour, prétendument, la protéger contre des mouvements qui l’exposeraient à la contamination. Seulement, c’est à peine si on y parvient. Car, poussés par la pauvreté, nombreux bravent toutes les mesures pour accéder à toute région où une affaire rentable peut s’opérer. Comme quoi, mourir affamé revient à mourir deux fois.

Pourtant, constitutionnellement, tout Congolais a le droit de vivre où il veut au pays. La loi n’a pas prévu d’exception de nature à paralyser le monde. D’où la prise de mesures aussi exceptionnelles contre le corona, même si elles n’ont eu d’effet direct que dans les villes.

Malheureusement, constate Babunga, la pandémie est aussi venue par exemple « réveiller de l’animosité entre Katangais et Kasaïens. Les premiers considèrent que les ressources de leur région, à consommer parcimonieusement en cette période de la pandémie, devraient leur profiter en premier ».

#Covid19NeNousDiviseraPas

 

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