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Covi19 : la peur, alliée ou ennemie de la riposte ?

En cette période de crise sanitaire mondiale de coronavirus, le double enjeu que représente la peur est déterminant pour les stratégies de riposte des Etats ou des structures sanitaires. Elle peut constituer un allié, c’est-à-dire quelque chose qui pousse les communautés à coopérer et à faciliter le travail de la riposte. Tout comme la peur peut se révéler contreproductive, s’érigeant en obstacle.

« La peur peut nous sauver la vie en nous faisant prendre conscience du danger, mais elle peut aussi nous paralyser dans nos comportements ». Cette maxime de Pierre Tschanz est assez éloquente sur le rôle ambivalent de la peur.

La peur du Covid-19, catalyseur de la prise de conscience

Bien des gens, si pas des nations, ont minimisé voire négligé non seulement la capacité de nuisance du coronavirus, mais aussi son existence. Les fakenews qui accompagnent l’évolution de la pandémie, d’un Etat à un autre, ont planté le décor de cette banalisation.

Ce n’est qu’à la suite du décompte macabre des milliers de victimes, ainsi que des limites structurelles et logistiques imposées, que l’on a commencé à prendre conscience de la gravité de cette catastrophe sanitaire.

La prise de conscience de la menace d’extermination de l’espèce humaine a suscité l’instinct de survie. Les Etats, les gouvernements et les organisations internationales prennent depuis lors, des mesures exceptionnelles pour combattre un ennemi commun. Les populations également sont de plus en plus enclines à respecter les règles d’hygiène et les gestes barrières.

La coronaphobie, bien plus dangereuse que le Covid-19 lui-même

Sous la peur, la réalité n’est plus perçue telle qu’elle est et les décisions prises sous son influence peuvent se révéler fatales. Si dans une certaine mesure, elle stimule le sens de responsabilité face au danger, une peur morbide modifie complètement le comportement des populations devant le Covid-19.

Encore que la phobie du corona n’épargne personne. Elle peut atteindre les personnes contaminées et les non contaminées. Dans un cas ou dans un autre, elle paralyse la lucidité et la rationalité. Associée à la panique et à l’angoisse, la peur est capable d’affaiblir le système immunitaire des personnes infectées.

Aussi, sous l’influence de la peur, beaucoup recourent à l’automédication et aux traitements traditionnels inappropriés. Le cas de décès de trois enfants après purge de feuilles de Kongo bololo au citron à Kinshasa, en est un exemple.

Ne dit-on pas que « ce que je crains, c’est ce qui m’arrive » ? Oui, il faut prendre conscience du danger que représente le coronavirus et observer les gestes barrières ainsi que les règles d’hygiène. Mais ne versons pas dans la panique et l’angoisse. Barrons la route à la pandémie de la peur.

 

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