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Covid-19 et personnes vulnérables dans une ville dépendante des mines

La pandémie de coronavirus a affecté beaucoup de secteurs d’activités en RDC. Mais les personnes vulnérables sont les plus touchées socialement dans leur vécu quotidien. C’est le cas des mendiants, des personnes de troisième âge et celles vivant avec handicap.

A Lubumbashi, à Mbujimayi ou encore dans certaines localités de Beni ou de l’Ituri dont l’économie dépend des mines, la crise due au Covid a des effets réels sur les personnes vulnérables. Les vieux, les personnes vivant avec handicap ainsi que les enfants de rue, rencontrent de sérieuses difficultés.

Étant donné que le coronavirus réduit les mouvements des populations, crée la méfiance et la peur chez tout le monde, même aller mendier devient difficile. Or, en RDC la mendicité est un moyen de survie de beaucoup de personnes vulnérables. À Mbujimayi par exemple, devant des bureaux d’achat de diamant, des bars et des restaurant, on peut trouver des personnes vivant avec handicap ou de troisième âge qui demandent de l’aide.

Aujourd’hui, malgré toutes ces difficultés, les personnes vulnérables se débrouillent comme elles peuvent, avec risque de contracter le coronavirus.

Se prendre en charge pour bien s’en sortir

« Depuis que le virus a commencé dans notre pays, les gens ne nous aident plus comme auparavant. Même aux bureaux d’achat de diamant où on obtenait quelque chose, c’est devenu compliqué. Mais aujourd’hui, j’ai compris qu’il est temps de nous prendre nous-mêmes en charge. Peut-être en créant nos propres activités », explique Emérence Nyemba, une veuve âgée d’environ 50 ans.

Aujourd’hui, cette femme vend des frites de pommes de terre ainsi que des beignets pour subvenir aux besoins de ses enfants. Et elle en est plutôt contente.

Pour Charles, handicapé physique, le coronavirus a forcé plusieurs de ses semblables à faire un effort de travailler malgré leur handicap. Il raconte son expérience : « Mendier toute sa vie n’est pas une bonne chose. Aujourd’hui, j’ai créé ma propre activité. Je vends des unités [crédits téléphoniques, NDLR], et de l’essence tout en respectant les règles d’hygiène. Je porte mon masque, je lave mes mains au savon et je garde la distanciation vis-à-vis des autres.  »

Cet homme explique qu’il n’est plus trop nécessiteux comme auparavant. Pour lui, le handicap ne devrait plus être considéré comme une malédiction. Il faut assumer son état physique et travailler. « Ce n’est que de cette manière qu’on peut s’en sortir avec notre handicap en période de Covid », affirme-t-il.

Venir au secours des personnes vulnérables

Il suffit de circuler dans les rues des villes minières pour constater une tendance à l’augmentation des personnes qui demandent de l’aide. A Lubumbashi, par exemple, le renvoi de nombreux employés en congé technique a fait remarquer cette tendance, juste après les confinements que la ville a connus.

Ces confinements ont particulièrement privé de ressources ceux qui mendient. Les samedis, par exemple, des personnes âgées qui demandent l’aumône sont plus visibles autour des magasins à Lubumbashi. Et, à Mbujimayi, la mendicité ne fait qu’augmenter en raison de la vie chère.

#Covid19NeNousDiviseraPas

 

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