Ce que j’aime chez nos évêques de la Conférence épiscopale nationale, c’est qu’ils n’ont pas leur langue dans leurs poches. Et quand ils parlent, le régime tremble. Le pays va très mal, la crise politique, économique et sociale a atteint des dimensions sans précédent.
Nul n’a besoin de mettre des lunettes pour voir combien le Congo est malade. Nos évêques ont pleinement raison. Comment se taire lorsque les richesses du pays sont entre les mains d’une poignée d’individus illégitimes et hors mandats ? Voilà que des millions de Congolais sont pris en otage par un petit groupe d’apparatchiks qui ne rêvent que d’un maintien du statu quo.
Un tableau trop sombre de la situation du pays
Le pays est au bord de l’explosion. La liste de maux qui le rongent est interminable : Des guerres et des massacres partout. Des millions de déplacés. Des fosses communes. Des prisons trop pleines qui finissent par céder à la moindre attaque. Des policiers et des militaires mal payés. Des fonctionnaires et agents de l’État parmi les plus misérables au monde. Une monnaie nationale en chute libre chaque jour face aux devises étrangères. Et que dire de la flambée des prix des denrées alimentaires.
Aujourd’hui le Congo est invivable. Des jeunes sans emplois ont perdu tout espoir en leur avenir. Les enfants ne vont pas à l’école dans les Kasaï. En près de 17 ans de règne de Joseph Kabila, il existe au Congo des contrées qui utilisent encore la lune comme éclairage public, et la pluie comme eau potable. Parfois je me demande si le Congo n’est pas devenu un cimetière. Un cimetière de 2 millions 345 km2. Tout est mort chez-nous : démocratie, Constitution, processus électoral, Accord du 31 décembre, économie, social… tout est mort.
Appel à se mobiliser
La déclaration des évêques devrait interpeler tout le monde : majorité, opposition, société civile… C’est un appel à la mobilisation et à l’éveil des consciences. Mais qui va écouter les évêques ? Le régime s’est ankylosé dans son je-m’en-foutisme légendaire. L’opposition et les mouvements citoyens sont fatigués. La population semble accepter, malgré elle, le statu quo. Elle ne voit aucun salut à faire des marches pacifiques et des villes mortes. Or, ce n’est pas maintenant le moment de se fatiguer. Il faut continuer la lutte : c’est la seule chose qui libère. Ces évêques de la Cenco sont comme la sentinelle qui tire la sonnette d’alarme devant le danger. Debout Congolais !