Un autre drame frappe la RDC : la mort mystérieuse du général Delphin Kahimbi, elle nourrit les chroniques. Chef d’état-major adjoint des FARDC chargé des renseignements militaires, fonction qu’il exerçait depuis 6 ans, ce général a trépassé le vendredi 28 février dernier de façon douteuse.
La louche disparition de ce visage du régime de l’ancien président Joseph Kabila soulève des remous. D’autant qu’elle survient après sa mise en examen et sa récente mise à pied dans une affaire sécuritaire. De quoi est-il vraiment mort, s’interrogent les médias. « D’une crise cardiaque », répond Jeune Afrique qui cite l’épouse du défunt. Une autre source affirme cependant, d’après RFI, qu’il se serait suicidé. « Un pagne aurait été trouvé au cou du corps sans vie de l’officier », écrit ce média.
D’autres médias, perplexes, comme Congo Independant, s’interrogent encore, suspicieux. « Qui a suicidé le général Kahimbi ? », se demande Congo Indépendant.
A-t-on fait taire Delphin Kahimbi ?
D’après Radio Okapi, le général serait accusé par le Conseil national de sécurité (CNS) de dissimulation d’armes et de tentative de déstabilisation. Il serait également soupçonné d’avoir mis l’actuel gouvernement sous surveillance. Ce sont ces soupçons lourds qui rendent sa mort plus que suspecte.
Dans une interview accordée à RFI, la députée Eve Bazaiba explique : « Nous tous, nous attendions aujourd’hui son audition et à la place c’est l’information de sa mort. Une personne poursuivie, soupçonnée d’activités subversives contre la République, si cette source d’information disparait comme ça avant son audition, ça inquiète un peu. L’a-t-on fait taire ? On ne sait pas. »
L’armée congolaise n’est pas restée indifférente face à la mort de l’une de ses figures. A en croire Actualite.cd, Félix Kabange Numbi, député et cadre du FCC déclare : « La disparition brutale du général Delphin Kahimbi met à mal l’équilibre fragile de nos institutions tant elle survient dans une situation trouble et de façon mystérieuse. »
Une enquête en cours
Le président de la République, Félix Tshisekedi, veut qu’une enquête sur la mort du général soit menée au plus vite. « Tout en présentant ses condoléances à la famille et à l’armée, le chef de l’État a souhaité que les enquêtes soient rapidement menées afin de déterminer les circonstances exactes de sa mort », rapporte Jeune Afrique.