Crédit : dessinateur Thembo Kash
Il a donc fallu que le dialogue voulu par le chef de l’Etat se termine comme il a commencé c’est-à-dire en catastrophe. L’image d’un avion qui fait un atterrissage forcé, que j’évoque, correspond pratiquement à celle d’un véhicule qui arrive au garage après plusieurs tonneaux et une roue en moins. Le dessin de notre ami Kash Thembo le montre bien.
Qu’à cela ne tienne, je me permets de saluer la « cohérence » qui a prévalu avant et pendant ce forum quant au choix du facilitateur, le comportement de celui-ci et les déclarations des uns et des autres.
Un facilitateur non moins méritant
Le Togolais avait tout à fait la tête de l’emploi. Lui qui est considéré dans son pays comme un homme politique fini était bien placé pour comprendre la détresse du régime Kabila : la crainte des barons de ce régime de se voir reléguer au rang de simples citoyens et de ne plus ainsi jouir de prébendes.
Une fois son job acquis, il s’est vite empressé de donner des gages au pouvoir à travers ses propos et son attitude. A chacune de ses sorties médiatiques on avait l’impression que c’est le régime qui s’exprimait :
« Je n’ai aucune intention de démissionner… », « il n’y aura plus un autre dialogue… »
Et des déclarations en veux-tu, en voilà. Tout cela trouvait un certain écho favorable dans le camp de la majorité.
Une opposition alimentaire au rendez-vous
Comme le dit un dicton lushois : « le chien ne se débarrasse de l’os que le temps d’aller faire quelques aboiements ça et là ». Nombre d’observateurs ont toujours douté de la qualité d’opposant de ceux qui sont allés au dialogue en ayant endossé ce costume. Le plus connu d’entre eux étant Vital Kamérhé. Et l’on peut affirmer que la réussite ou l’échec du dialogue ne tenait qu’à eux. « Ils étaient affamés et ils sont allés à la soupe dès que l’occasion s’est présentée, » peut-on dire à leur propos pour conclure.
Résultat des courses ?
Un accord signé entre protagonistes, un facilitateur qui a à présent une nouvelle expérience à mettre sur son CV, un pouvoir réconforté… que dire de plus ? Tout le monde est content et c’est le citoyen lambda qui se demande de quoi l’avenir sera fait.