Ce dimanche, à Kinshasa, la Dynamique de l’opposition, l’une des principales plateformes politiques opposées à un troisième mandat de Kabila, appelait la population à accentuer la pression sur le régime. Première revendication : la tenue de la présidentielle avant la fin de l’année, le mandat actuel s’achevant en décembre. Seconde exigence : une déclaration publique du président qu’il ne se représentera pas, conformément à la Constitution qui limite à deux, le nombre de mandats présidentiels.
Qu’attend Kabila pour sortir du bois ? Peut-être regarde-t-il autour de la République démocratique du Congo…Indubitablement, la tendance récente, en Afrique, est à la contestation des pouvoirs inamovibles. Pourtant, au regard des statistiques, le printemps arabe –lui-même passé à la moulinette du jugement de l’Histoire– ne s’est guère décliné dans la zone “noire” du continent.
Le seul président mis au pilori pour abus de gourmandise politique est le Burkinabè Blaise Compaoré, renversé fin 2014 par une insurrection populaire. Si le Béninois Thomas Yayi Boni a préféré éviter l’affrontement, le Nigérien Mahamadou Issoufou et le Tchadien Idriss Déby ont été officiellement réélus sans encombre et l’Équato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema ne semble guère se faire de souci.
Quant aux chefs d’Etat dont la constitution barre formellement la route, ils franchissent sans encombre l’obstacle : le Burundais Pierre Nkurunziza dont la stabilité du troisième mandat n’inspire guère confiance,et surtout l’autre Congolais, Denis Sassou Nguesso, qui vient d’offrir une prolongation à ses 32 ans de pouvoir (exactement le nombre d’années du régime zaïrois de Mobutu Sese Seko).
Mais à chaque pays à son destin. Joseph Kabila hésite-t-il à forcer le sien ?