Sifa s’apprêtant à transporter sur son dos un sac de charbon de bois
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#DroitsYaMwasi : Sifa Bagula, un portefaix qui prend bien soin de sa famille

« Il n’existe pas de sot métier, il n’existe que de sottes gens. » En ce mois de mars, ce proverbe convient bien à Sifa Bagula. Non pas seulement pour son sens profond, mais aussi pour le fait que Sifa fait un travail qu’on croit que seuls les hommes peuvent accomplir. Le métier de cette femme, mère de famille est de transporter des fardeaux, des sacs de braise, des denrées alimentaires sur son dos. Via son travail, elle gagne sa vie et répond à ses responsabilités familiales.

Affectueusement appelée « Taté », qui signifie grand-mère en français. Sifa, dont le prénom signifie « gloire », porte au visage quelques rides, preuve de la difficulté de son métier qui est de transporter des colis. Son allure de femme âgée, elle le doit aussi à ce travail.  Mais, en dépit la dureté et l’ingratitude de son travail, elle en est fière et l’accomplit sans répit. 

Sifa transportant un sac de braise sur son dos

Dès l’enfance, elle n’a pas eu de chance

Sifa a vu son sort écrit sur base des considérations sociales de l’endroit d’où elle vient. Là-bas, on dit de la femme qu’elle n’est faite que pour le foyer et mettre au monde. Elle n’a donc jamais été à l’école. Le seul choix qu’elle a eu c’était de se servir de sa force physique : devenir portefaix. Remarquez que même le mot est au masculin, car c’est un travail que l’on pense, réservé aux hommes. « Mon père n’a pas voulu m’envoyer à l’école comme il l’avait fait pour mes frères. Il était l’un de ceux qui prétendaient que la place de la femme était à la cuisine ou aux champs. », me raconte-elle.

« Mes sœurs et moi avions grandi dans un village où l’être féminin était déconsidéré, négligé et marginalisé. Si j’avais eu la chance d’étudier, j’aurais un autre destin que celui du portefaix. » conclut-elle.

Comme si cela ne suffisait pas, Sifa perd son époux alors qu’elle était déjà mère de 4 enfants. Elle a dû apprendre à se battre toute seule pour les nourrir, les vêtir et les scolariser afin qu’ils n’aient pas le même sort qu’elle.

Sifa, un modèle unique de résilience féminine

« Aussi longtemps que je serai en vie, je prendrai soin de ma famille telle une poule qui veille sur ses petits poussins. » me dit-elle, sourire aux lèvres mais avec conviction.

Elle gagne en moyenne 10 mille francs congolais par jour. Elle sait comment jongler avec ce revenu pour satisfaire leurs besoins primordiaux.

A la sueur de son front, Sifa gagne son pain et prend soin de sa famille et garde toujours un sourire

Sifa est un exemple de résilience féminine hors du commun, comme il y en a pas beaucoup au Congo. Je lui rends hommage en ce mois de mars, dédié à la femme.

 

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