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Elèves tués à Masisi : les morts de trop ou une routine macabre ?

Alors que deux écoliers ont été tués par des hommes armés en territoire de Masisi, c’est toute la République démocratique du Congo qui s’émeut et s’indigne. Faudra-t-il pourtant se résigner aux beaux discours et à l’impuissance ?

Jusqu’à quand ?

Jusqu’à quand  les populations civiles du Kivu devront-elles subir les effets collatéraux d’ambitions politico-militaro-crapuleuses multiples qui gaspillent, depuis une trentaine d’années, les chances de développement de cette région frontalière de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi ?

Jusqu’à quand les enfants devront-ils subir la triple peine que leur imposent les rivalités de pouvoirs communautaire, politique ou économique ? La peine des dégâts directement liés aux affrontements, mais aussi la double peine d’une scolarité chaotique et la triple peine des violences sexuelles

Des élèves abattus en plein Tenafep

La semaine passée vient d’illustrer tragiquement cette menace constante qui pèse sur la vie de jeunes Congolais en simple quête d’éducation. Jeudi dernier, dans la province du Nord-Kivu, à une centaine de kilomètres de la ville de Goma, précisément à l’Ecole primaire de Ngoyi du village Katanga, deux élèves étaient tués et deux autres blessés, dans l’école où ils passaient leur test national de fin d’études primaires, le Tenafep.

Bloqués dans leurs salles, alors que les assaillants s’attaquaient à une position militaire proche, les victimes ont succombé à un échange de tirs entre des militaires et un groupe d’assaillants qualifiés de « non identifiés » par l’administrateur de ce territoire, Cosmas Kangakolo. Certaines sources affirmaient que d’autres élèves avaient été « amenés dans la forêt ». Goutte d’eau qui fait déborder le vase de l’indignation ?

Et Tshisekedi qui n’en finit pas de promettre la paix

L’avenir dira si les réactions outrées seront suivies d’actes salutaires. C’est par un tweet de la présidence et en mode consterné que le chef de l’État a dénoncé un « odieux assassinat » et présenté ses condoléances les plus émues aux familles éplorées. Un président qui avait déclaré, il y a moins d’un an, être « prêt à mourir » pour ramener la paix dans l’Est, au moment où étaient lancées des opérations militaires d’envergure dans la région qui va de l’Ituri au Sud-Kivu. Cette fois encore, Félix Tshisekedi renouvelle sa promesse d’« engagement ferme de mettre fin à ces actes ignobles ».

L’indignation a évidemment dépassé le cadre des autorités politiques. L’Unicef a condamné « avec la plus grande fermeté cette attaque près d’un centre d’examen », agression contraire à la protection due aux écoles par le droit international.

Au-delà de mots de condamnation, quel pouvoir central sera-t-il enfin capable de mettre fin au cycle de violences, dans une région qui a déjà fort à faire avec les enjeux sanitaires ?

 

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