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En RDC, le népotisme au cœur de l’emploi

Kaseya Ramadan, la trentaine, a étudié le management des ressources humaines. Après avoir déccroché sa licence il y a six ans, il n’a jamais réussi à trouver un emploi malgré ses qualifications. « J’ai postulé plusieurs fois, mais je n’ai jamais été rappelé pour passer des entretiens », raconte-t-il.

Malheureusement en RDC, l’égalité des chances n’existe pas. Pour trouver du travail, il faut être bien né et avoir des contacts. « Un ami qui vient d’être dîplomé a trouvé directement un travail d’informaticien à la Direction générale des douanes parce que son oncle est un cadre influent à Kinshasa » ajoute le jeune homme pour illustrer son propos.

Une imcompatibilité entre dîplome et profession.

Ted Bagabo, 35 ans, le regard serein, a un dîplome en sciences infirmières. Pourtant, il travaille actuellement comme instituteur. L’école où il exerce est dirigée par son frère. Pourquoi ne travaille-t-il pas dans un hôpital ? Le métier d’instituteur ne nécessite-t-il pas une formation pédagogique ? Un médecin qui se transforme en comptable, un menuisier chauffeur de taxi, les choses ne tournent pas rond…

L’incompatibilité entre le dîplome obtenu et les fonctions exercées engendre beaucoup de problèmes comme la baisse du rendement sur le plan intellectuel et sur la rentabilité économique du pays.

Un népotisme justifié dont l’Etat serait responsable.

« L’Etat ne verse pas de pension et de retraite aux fonctionnaires. Après plusieurs années avec un salaire insignifiant nous sommes obligés de préparer l’avenir de nos enfants. En les faisant rentrer dans la fonction publique nous assurons notre retraite », explique Joseph Tshimanga, la soixantaine révolue. Cet ancien cadre à travaillé pendant plus de trente ans dans la fonction publique et a pu faire rentrer dans l’administration six membres de sa famille.  

Le népotisme est un fléau qui frappe actuellement tous les secteurs de l’emploi en RDC, des cadres dirigeants aux petits commerçants en passant par l’église et les plus hautes fonctions administratives.

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