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« Faire des acteurs politiques les alliés des paysans »

Achile Mbusa Lumalisa, une charte électorale paysanne pour quel objectif ?

Du 14 au 16 Mars 2016, il s’est tenu à Kinshasa une table ronde sur l’agriculture familiale autour du thème : « Agriculture familiale : Enjeu électoral pour 2016 ». L’objectif général était de contribuer au renforcement de la prise de conscience politique des organisations paysannes et l’engagement des (futurs) dirigeants politiques du pays pour la promotion de l’agriculture familiale dans son rôle économique, social et environnemental et ses apports incontournables dans la sécurité et la souveraineté alimentaires de la RDC.

Une charte électorale en RDC, en 2016, c’est tout un symbole. Pourquoi avoir choisi cette année pour lancer cette idée ?

Le thème de notre table ronde est venu à point nommé puisque l’année 2016 est une année électorale en République démocratique du Congo, porteuse de grands enjeux autour des élections provinciales, locales, municipales, urbaines, législatives et présidentielles. Dans pratiquement tous ces scrutins, les populations rurales qui représentent près de 80% de l’électorat en RDC vont jouer un rôle déterminant sur l’avenir de certains acteurs politiques et même du pays.

Quel est le problème que vient résoudre la charte électorale paysanne ?

Pour une meilleure participation de ces populations à ces différentes échéances électorales, celles-ci doivent avoir aussi un agenda politique, privilégiant leurs droits et intérêts qu’elles doivent négocier avec les candidats. Les populations paysannes doivent prendre conscience du poids électoral qu’elles représentent et du pouvoir qu’elles ont entre les mains pour ne pas céder leurs voix contre des T-shirt, des pagnes, de la bière, du sel… comme cela s’est passé lors des élections antérieures.

Quel sera le mécanisme de mise en œuvre de cette charte?

Les organisations vont signer l’acte d’engagement avec les acteurs politiques qui se seront présentés pour souscrire à l’avancement de l’agriculture familiale au pays. Et cela, à tous les niveaux. Dans toutes les provinces du pays. Les paysans, à travers les organisations dont ils sont membres, vont s’engager à soutenir ces hommes et femmes politiques lors des échéances électorales. Et le candidat qui s’engage aux côtés des paysans, quand il est élu, reviendra au moins deux fois par an vers cette base paysanne pour parler de l’avancement des préoccupations des paysans producteurs.

La charte électorale paysanne sera pérenne ?

À chaque élection, les acteurs politiques et les paysans seront soumis au même exercice. Si l’acteur politique ne respecte pas son engagement, on l’attend au tournant, lors de la prochaine élection pour le sanctionner. Nous voudrions susciter des leaders du monde paysan à postuler. Ils connaissent mieux les difficultés du monde rural du pays. C’est le début d’une expérience que nous souhaitons longue et fructueuse pour toutes les parties, pour le bien de l’agriculture en RDC.

Quel lien entre élection et agriculture ?

L’agriculture, en RDC, bute à plusieurs difficultés : routes de desserte agricole en piteux état, multiplicité des taxes légales et illégales, sécurité foncière, accès au crédit agricole… La résolution de ces problèmes passe par les acteurs politiques. C’est pourquoi, par cette charte électorale paysanne et l’acte d’engagement qui va avec, nous voulons faire des acteurs politiques les alliés des paysans.

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