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Feza Kayungu : révéler les valeurs africaines à travers les jeux et les jouets africains

Assistante administrative au Centre d’art Waza de Lubumbashi, Feza Kayungu est une chercheure passionnée de l’art et de la culture africaine. Ses recherches se focalisent plus sur les valeurs africaines. 

« Je suis intéressée par la restauration et la pérennisation des patrimoines africains aujourd’hui oubliés, comme les jeux et les jouets que nos aïeux utilisaient. Il en est de même pour certaines méthodes traditionnelles utilisées pour la conservation de la nourriture ou le maintien de l’eau à boire à une température de fraicheur », nous fait savoir Feza Kayungu.

Dès son jeune âge, Feza admire l’art et la culture africaine. A l’école primaire, elle s’essaie au théâtre et à la déclamation de poèmes. Au secondaire, elle choisit l’option latin-philo, avant d’embrasser à l’université la littérature anglaise, spécialité littérature africaine de langue anglaise. Mais, pour mériter sa place au Centre d’art Waza, elle suit quelques formations en administration et comptabilité.

Lorsqu’elle doit présenter son travail de fin d’études, le thème qu’elle aborde attire l’attention de ses enseignants. Kayungu choisit de traiter de la question d’aliénation. Elle explique les raisons de son choix : « J’ai été séduite par  Purple hibiscus (Hibiscus pourpre), magnifique roman sur le passage de l’innocence à l’impudeur, pour enfants en quête de liberté. 

C’est ce roman écrit par l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie qui m’a poussée à poser un regard sur les possibles conséquences de l’aliénation culturelle : le déni de soi-même, l’inculture, la violence, la mort et l’effacement de nos communautés. »

Il faut dire que grâce aux thèmes abordés et à l’originalité de ses travaux en tant qu’artiste, Feza arrive à exposer au niveau international. Citons l’exemple de sa collaboration avec Christian Nyampeta, à la 17e biennale d’Istanbul (2022), ou encore, sa présence  à Islamic Arts Biennale 2023 (Djeddah, Arabie Saoudite).

A propos de l’avenir de l’art en République démocratique du Congo, Feza a cette opinion : « Si beaucoup de choses ont déjà été réalisées, il y a encore pas mal à faire. C’est fini ce temps où l’artiste pratiquait pour répondre à une question énoncée d’avance. Maintenant, l’art doit servir comme levier, pour montrer des choses inédites, répandre les cultures. Et, chaque praticien de l’art devrait se mettre en phase avec cette nouvelle donne, si l’on veut faire avancer les choses dans ce domaine. »

Ainsi pour Feza Kayungu, « révéler les valeurs africaines au travers des jeux et jouets africains est l’une des voies, pour l’émulation d’une classe de consommateurs d’objets et d’œuvres d’art africains, en Afrique et dans le monde ». 

 

*Cet article est produit en partenariat avec  l’ONG Coopération Education Culture (CEC – Bruxelles), l’Institut pour la Démocratie et le Leadership politique (IDLP-Kinshasa) et l’association Investing in People (IIP – Kinshasa) dans le cadre du programme BOKUNDOLI. En savoir plus sur le programme Bukundoli

 

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Les commentaires récents (4)

  1. Une vision très engagée pour changer le côté « laissons-les faire » des africains… Bravo Feza.

  2. Une vision très engagée pour changer le côté « laissons-les faire » des africains… Bravo Feza.

  3. Je suis très fière de toi Feza, c’est vraiment rare de trouver des femmes comme toi …