Nelly Banze Kanteng est infirme depuis ses 2 ans. Elle ne s’inquiète plus de passer sa vie dans une chaise roulante. Ecrire et dessiner sont deux passions dans lesquelles elle noie peut-être ses chagrins, lorsqu’on la stigmatise ou qu’on la psychanalyse. Mais en réalité, c’est une jeune femme qui a trouvé sa joie de vivre, sans prendre son handicap comme source de frustration et de malheur.
Au matin de sa vie, Nelly a perdu l’usage de ses jambes dans un malheureux accident. Mais pas l’usage de sa tête. C’est dix ans plus tard qu’elle apprend à se reconnaître dans son état. Depuis, elle est en guerre contre ses limites, elle se hisse au-dessus de la chaise roulante qui désormais rythme son existence. Une chaise qui constitue pourtant un grand frein pour beaucoup d’autres personnes dans le même état.
Et des ambitions sans limites
Devant Nelly, on se croit facilement écouter les célèbres Stephen Hawking ou encore Aaron Fotheringham. Ses rêves d’une vie différente ne faiblissent pas malgré son handicap. Elle confie qu’elle aspire à « devenir la première romancière et dessinatrice handicapée de la RDC ». On ne devrait pas y croire quand on sait que le monde regorge de femmes de son état, aux rêves beaucoup plus grands. Mais pour elle, la grandeur est relative.
Quand elle explique sa passion pour l’écriture et le dessin, elle dit que c’est simplement sa vie. « J’en suis passionnée », déclare-t-elle.
Handicapée, mais un moral de fer
Cela fait longtemps que Nelly Banze Kanteng ne se prend plus pour une personne ordinaire. Elle est convaincue qu’elle est spéciale, malgré tout. « Que je sois une femme, c’est une chose, dit Nelly. Mais être handicapée et artiste puis auteure, c’est cela qui me distingue. En quoi je ne ressemblerais pas aux autres femmes, si je n’étais pas handicapée ? Je ne suis pas comme toute autre personne, je suis spéciale », insiste-t-elle, souriante.
Des envies comme des regrets, Nelly en a aussi, avec parfois des crises de colère, quand par exemple, elle ne peut tout faire librement. Ces petites choses de notre quotidien ne lui sont pas toujours simples à réaliser. Et c’est peut-être l’une des rares fois où elle se souvient de ses limites.
« Lorsque je n’arrive pas à accomplir quelque chose à cause de mon handicap, explique Nelly, je me rends alors compte que je suis limitée. Des choses banales comme le simple fait d’allumer une ampoule, ouvrir la porte, etc. Alors là, j’envie ceux qui peuvent faire cela sans effort, même s’ils ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont ».
Nelly Banze Kanteng dit avoir essuyé tellement d’échecs qu’elle en est sortie fortifiée. Et c’est au nom de sa foi chrétienne. Elle associe tout à Dieu, comme pour minimiser le choc. Elle témoigne : « J’ai connu beaucoup de déboires, mais ce n’était que des leçons que j’attribue à Dieu qui me préparait à devenir une meilleure personne. »
En avril 2018, Nelly a baptisé son premier roman édité, « Iriss, la vie comme elle change ». Quelques semaines après, elle exposait une partie de ses dessins dans sa ville, Lubumbashi. Et aujourd’hui, elle espère se faire publier encore et se vendre davantage dans le monde. De même, elle nourrit l’espoir que ses droits comme personne handicapée, seront toujours reconnus et respectés.
Merci d’être ce signe d’espoir pour cette catégorie de populations discriminées de façon injuste. Que votre succès apporte une once d’espoir et d’inspiration pour les autres…