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Handicapé, Mosengo un exemple de courage

Détrompez-vous, certains handicapés que nous voyons mendier dans les grandes artères de Kinshasa ne le font pas de leur propre volonté. Derrière leur mendicité, il y a des histoires tristes, parfois enrichissantes. Je vous fais découvrir Mosengo.

De passage au rond-point Victoire, je vois un homme, visage légèrement incliné vers le bas et assis sur des morceaux de cartons. Ses pieds sont minces, difformes et retournés vers l’arrière. De temps en temps, au passage d’un bon Samaritain, Mosengo tend sa main droite, une main sèche, espérant recevoir un billet.

Ce jour-là, touchée par sa situation, je me suis approchée de lui et lui ai glissé un billet de 1000 FC entre les mains. Un cadeau qu’il cache immédiatement sur lui. J’en ai profité pour échanger quelques mots avec lui, mais sans trop m’acharner, car il me paraissait épuisé de fatigue sous un soleil ardent.

Mosengo me raconte son histoire : « Je ne suis pas né handicapé. C’est suite à une maladie très grave aux environs de mes six ans que je le suis devenu. Etant donné que je ne peux pas passer toute mon existence à m’apitoyer sur mon sort, je me bats pour survivre avec ma femme et mes deux enfants. Je fais quelques petits travaux et je demande l’aumône depuis près de 15 ans aux abords du rond-point Victoire. »

Afin de se déplacer, Mosengo se sert des deux palettes en bois redimensionnées pour ses mains en s’étirant à même le sol. Ce qui cause de grands dommages à ses pieds, non seulement de grandes douleurs, mais aussi des plaies qui des fois prennent des jours voire des semaines pour se cicatriser.

Être courageux pour survivre quand on est handicapé

Mosengo est né en 1974 dans une famille ordinaire. À l’âge de 6 ans, il tombe gravement malade et devient par la suite handicapé physique. Malheureusement, il n’a pas pu finir ses études et s’est arrêté à la 4e année primaire. Muni de courage et de dévouement – étant donné que sa famille n’a pas les moyens de le prendre totalement en charge – Mosengo est devenu cordonnier dans la commune de Gombe. Cela lui a permis pendant un temps de nourrir sa femme et ses deux enfants, aujourd’hui âgés de 7 et 8 ans. Mais les tracasseries policières et fiscales ont fini par le décourager au point de le pousser à abandonner son métier de cordonnier.

Malgré tout, Mosengo est toujours optimiste et capable d’affronter les difficultés de la vie avec courage. C’est un vrai héros qui se bat pour la survie de sa famille. Il se sacrifie pour ceux qu’il aime et chérit. L’homme garde toujours l’espoir de revenir à son travail de cordonnier, mais aussi d’avoir un jour une chaise roulante pour ses déplacements. Il veut voir également ses enfants grandir avec tous les droits qu’ont les autres enfants du pays. Le pauvre Mosengo aspire à un avenir meilleur. Pour moi des gens comme lui sont de vrais combattants et héros de tous les jours à reconnaître.

 


Vous pouvez lire aussi : Des trafiquants utilisent des handicapés pour frauder à la douane

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Les commentaires récents (3)

  1. Bien dit Myra, moi des gens pareils me donnent des larmes aux yeux mais seul Dieu sait pourquoi eux n’ont pas bénéficiés de la vie des riches.

  2. je suis de tout coeur avec vous pour soutenir ses derniers.faites nous parvenir plus d’information pour votre projet d’encadrement de ces andicapés…merci 🙏🙏🙏💏💑👍✋

  3. Je vous cite « Le pauvre MOSENGO aspire à un avenir meilleur. Pour moi des gens comme lui sont de vrais combattants et héros de tous les jours à reconnaître. » Observation que je partage entièrement et j’ajoute qu’ils sont en plus des symboles d’un grand courage et d’optimisme.
    Jésus a dit à Lazare « lève toi et marche ». Ceci devrait servir d’exemple et de modèle à toutes les personnes valides, diplômés ou non, majeures de plus de 18 ans chômeurs vivants encore chez les parents et passant leur vie à se plaindre. Car la vie appartient à ceux se lèvent et se battent et qui retrouve le courage de se relever après les échecs et les obstacles.