Josué Mufula est un de ces gamins pris dans le tourbillon de l’histoire de la région des Grands-Lacs, à l’arrivée de Laurent-Désiré Kabila au pouvoir en RDC. Après sa démobilisation, il rentre à l’école, obtient son diplôme d’Etat puis sa licence à l’Université de Lubumbashi. Passionné de littérature, il publie plusieurs ouvrages. Et le 30 décembre 2018, il se fait élire député national.
Le cours des événements pour Josué Mufula commence à l’entrée des troupes rwandaises au Kivu, en octobre 1996. Elles conduisent Laurent-Désiré Kabila à Kinshasa où il chasse le président Mobutu. Le garçon n’a que 12 ans, et déjà il porte une arme de guerre, comme tous les « kadogo », les petits en swahili pour désigner les enfants soldats. « Il jouait à l’extérieur avec d’autres enfants de son âge lorsqu’il s’est fait entraîner dans la rébellion par un recruteur », confie Dadou Moano, un garçon avec qui il partageait une chambre sur le campus de l’Université de Lubumbashi des années plus tard. « Ses recruteurs lui avaient fait croire qu’ils feraient de ces enfants de petits Rambo », surnom d’un acteur de cinéma bien connu des Congolais, Sylvester Stalone.
A la différence d’autres enfants soldats, ce « kadogo » retourne à l’école. Le reste, c’est désormais des « souvenirs d’un ex-kadogo », qu’il évoque avec philosophie et qui appartiennent aux « coulisses » de sa vie. Il se souvient qu’à un moment de sa jeunesse, la drogue était devenue une espèce de refuge face à ces souvenirs de violences propres à la guerre. La drogue permettait aussi, alors sur le champ de bataille, d’ôter chez les jeunes combattants « toute peur d’être tué ».
Josué Mufula, aidé par « Le rapport Machel »
La ministre Mozambicaine de l’Education, Graçia Machel qui transmettait son rapport aux Nations-Unies sur le drame des enfants dans les conflits armés, va enclencher une mobilisation mondiale qui, des années après, va conduire, à la sortie du kadogo de l’armée. Mais après avoir quitté l’armée, Josué Mufula a dû chercher le moyen de se réinsérer dans la société. A Kinshasa, il s’inscrit au collège Saint-Georges où il décroche son diplôme d’Etat (bac), avant de poursuivre sa formation à l’Université de Lubumbashi en philosophie.
La marche vers le Palais du peuple à Kinshasa
Josué Mufula partage son goût pour la politique. Une envie qui débute en 2011. Rien de grave pour un ex-enfant soldat, qui pense à l’éveil de la conscience d’autres jeunes pour plus d’ambitions d’excellence à Goma dans le Nord-Kivu. Ce sera d’ailleurs le maître-mot de son association : « Jeunesse consciente pour un Congo meilleur . » Il encadre des démunis en se présentant comme « modèle des jeunes ».
Cela lui a valu, à l’issue des législatives du 30 décembre 2018, d’être élu député national à Goma. Cet ancien « kadogo », retourné à l’école et devenu écrivain, siège depuis 2019 au Palais du peuple à Kinshasa, le Parlement congolais.
Wouahou ! Merci Eric, merci Habari Rdc.
Je suis très content pour ça
Merci bien
L’article est intéressant, succinct mais présente avec beaucoup d’élégance et de pertinence la personne de Josué Mufulu ancien kadogo.
Cet article est vraiment intéressant, ça m’a permis de connaître d’avantage l’histoire de l’honorable Josué MUFULA.