Le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix est arrivé à Goma, pour participer aux cérémonies d’hommages organisées sur place en mémoire des casques bleus tués le 7 décembre dernier dans une attaque attribuée à de présumés ADF à Beni. Jean-Pierre Lacroix a aussi visité les casques bleus blessés qui suivent les soins à Goma. Il suggère aussi une enquête impliquant des spécialistes de différents pays dont les soldats sont engagés dans la guerre en territoire de Beni. Elvis Katsana, journaliste de Habari RDC a recueilli les propos de Jean-Pierre Lacroix lors d’une interview avec des journalistes.
Jean-Pierre Lacroix, quels sont vos sentiments et vos attentes après la mort des casques bleus tanzaniens à Beni ?
D’abord, je suis venu pour rendre hommage à ces 14 soldats tanzaniens de la Monusco qui ont été tués. J’ai participé hier à la cérémonie en leur hommage à Dares-Salaam et aujourd’hui je suis ici. Je viens de participer à la cérémonie qui a été organisée.
Ici à Goma j’ai rendu visite à tous les soldats tanzaniens blessés. J’ai leur ai souhaité une bonne remise en forme. J’ai constaté aussi avec satisfaction qu’ils étaient bien soignés et qu’ils allaient mieux. C’est très réconfortant.
Puis, bien sûr j’ai eu des entretiens avec les autorités tanzaniennes. J’ai rendu hommage à l’engagement de la Tanzanie en faveur des Nations-Unies et du maintien de la paix. J’ai dit à quel point nous apprécions le fait que cet engagement a été réitéré très fermement après ce drame. Nous nous sommes convenus de travailler ensemble dans le cadre de la grande famille du maintien de la paix pour améliorer ce qui doit être amélioré et faire en sorte que la Monusco soit plus forte.
Qui a tué vos soldats, quelle conclusion la Monusco tire-t-elle ?
Il faut surtout éviter de tirer des conclusions prématurées. Il faut que les investigations soient bien menées, totalement, de manière sérieuse, professionnelle et au regard de tous les aspects. J’ajoute qu’au-delà du fait qu’il faudra tirer des conséquences et prendre les mesures nécessaires pour améliorer notre politique, bien entendu, la coopération avec les autorités congolaises et les forces de sécurité est déterminante. C’est leur pays. Nous travaillons avec eux.
Quelles mesures envisagez-vous avec la Monusco après ce drame de Beni ?
Ce qu’il faut bien comprendre c’est que la présence et l’activité de la Monusco, notamment la brigade d’intervention dans cette région de Beni, dérangent les activités des groupes armés. Elle les empêche de faire ce qu’ils voudraient faire, c’est-à-dire : prendre le contrôle de cette zone, piller les ressources et opprimer la population. Alors, comme nous les dérangeons, ils nous attaquent. Et nous, notre mission, c’est de faire en sorte qu’ils n’arrivent pas à leurs fins. Nous devons aussi nous défendre et aussi mieux protéger la population.
Que se passera-t-il ensuite, une enquête ?
Alors oui ! Nous allons mener une enquête très approfondie. Nous allons la faire en pleine coopération avec les pays qui participent à la brigade d’intervention, en particulier avec la Tanzanie. Nous nous sommes convenus de travailler ensemble. Évidemment, nous tirerons les conséquences s’il y a des choses à améliorer.
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