S’il devait y avoir un scrutin présidentiel, l’opposition sait que sa chance résiderait dans un niveau élevé d’union. Pour autant, Moïse Katumbi continue de brandir l’étendard de « candidat commun de l’opposition » obtenu, début mai, grâce à une coalition d’opposants. Même si une union durable des anti-Kabila est aussi incertaine que la tenue d’une élection dans les temps, l’ex-gouverneur profite d’une mise en lumière et d’une certaine légitimité à apparaître comme l’interlocuteur privilégié du président de la République démocratique du Congo.
En attendant de diviser pour mieux régner, le pouvoir brandit, contre Katumbi, les armes de la diabolisation. Pour décrédibiliser un ambitieux sur un terrain politique si souvent violent, rien de tel qu’une accusation de constitution de milices destinées à fomenter un coup de force contre le pouvoir ; accusation avec, à la clef, une rocambolesque convocation -en plusieurs temps et avec mouvement de foule- au Parquet général de la République de Lubumbashi. Les proches du candidat « poil à gratter » dénonce un complot des autorités et des services de sécurité. Selon des mouvements comme l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), des perquisitions dans les domiciles d’activistes proches de l’opposition n’auraient pas permis de trouver d’armes. Aux accusations de recrutements de milices répondent des diatribes évoquant l’intérêt du pouvoir à manipuler de vraies-fausses rebellions, dans l’Est du pays, des sortes d’épouvantails qui annonceraient leur soutien vénéneux au candidat de l’opposition.
La guerre des nerfs n’est plus à déclarer. A quand la fin des manipulations pour un processus démocratique sain ?