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Katumbi et Tshiskedi : je te like, je te follow, je te dribble ?

Moïse Katumbi et Félix Tshiskedi l’assurent : ils discutent de la possibilité d’une candidature unique de l’opposition à la présidentielle du 23 décembre. Mais qui s’effacerait devant qui ?

Amours sincères et durables : hastags émus sur Twitter, ces deux-là affichent leurs déambulations américaines comme un couple en voyage de noces, chemises pastel rose et bleue, main dans la main. « Main dans la main » au figuré, tout au moins, le croisement des phalanges n’étant évoqué que dans le tweet qui accompagne une déclaration commune signée le vendredi 25 mai : « Déterminés à en finir avec la dictature, Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi travaillent main dans la main pour la tenue d’élections crédibles pour la toute 1ère passation pacifique du pouvoir en RDC. »

C’est une tournée internationale en binôme que le leader de la plateforme « Ensemble pour le changement » et le président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) ont initiée. Une excursion euro-américaine digne d’un groupe de rumba congolaise : Bruxelles, Paris, Washington, New York… Des alliances d’opposition qui volent en éclats, à quelques jours des échéances, les observateurs avisés de la politique africaine en ont vu, jusqu’à saturation. Qui peut croire que l’un de ces deux ténors congolais, tous deux candidats déclarés à la présidentielle, s’effacera devant l’autre. Par quelle procédure le retrait de l’un pourrait-il être digéré par ses partisans ?

Pour l’heure, la véritable intention de ce road-movie n’est peut-être pas d’inscrire une candidature commune dans le marbre. Elle est d’envoyer un message à la communauté internationale pour lui dire que les deux hommes ont laissé les guerres d’ego. Elle est de démentir, une fois pour toute, la rumeur qui fait état d’une possible nomination de Félix Tshisekedi au poste de Premier ministre. Elle est aussi d’intimider Joseph Kabila.

Car si Moïse et Félix sont « ensemble », c’est essentiellement parce qu’ils sont « contre ». Contre une candidature du président sortant à un troisième mandat ; mandat en contradiction avec la Constitution, mais mandat dont l’intéressé rêverait en secret. Mandat à défaut duquel il pourrait tout faire pour ne pas organiser les élections, même en prétextant le contexte sanitaire d’une épidémie du virus ebola. Or, selon les nouveaux « jumeaux » de l’opposition congolaise, un report électoral serait la garantie d’une probable « guerre civile ».

À l’heure actuelle, le paysage politique congolais ressemble à un trompe-l’œil. Les discours politiciens de Katumbi et Tshisekedi font état d’une candidature unique de l’opposition et ceux d’Alain-André Atundu d’un retrait volontaire du chef de l’Etat, tandis que les opposants de base fourbissent des armes individualistes et que des affiches appellent à la candidature de Kabila. En RDC, la politique est un brillant spectacle d’illusionnisme…

 


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