Suite aux coupures intempestives de courant au quartier UPN, dans la commune de Ngaliema à Kinshasa, j’ai pris l’initiative d’aller questionner un responsable de la Snel pour savoir d’où vient réellement le problème. Pourquoi l’électricité continue à être le secteur qui peine à suivre les pas de 100 premiers jours du programme du président ?
À ce sujet, j’ai pris rendez-vous avec le chef du centre de vente et service de la Société nationale d’électricité (Snel) du quartier Ngimba Kikusa, sur l’avenue Masikita. Il a répondu à mes questions. J’avoue que j’étais surpris d’entendre certaines de ses réponses.
L’électricité, un produit du confort
Ainsi, j’ai été reçu au bureau d’André Tshumanga, chef du centre de vente et service de la Snel. Cet homme, la cinquantaine révolue, est d’apparence ordinaire. Je pouvais voir sur sa table des factures et autres documents portant le sceau de la Snel. Avant de répondre à mes questions, il m’a d’abord fait remarquer que lui-même manquait de courant dans son bureau. J’étais surpris de l’entendre dire que l’électricité est un luxe, un confort qui ne se donne pas gratuitement. « Nous ne devrions pas oublier que l’électricité est un produit du confort. Donc il faut dépenser pour l’avoir », me dit-il.
À quelques pas de là, sur l’avenue Masikita, je rencontre un habitant indigné. Il est presqu’en colère : « C’est inconcevable que, dans un pays qui produit de l’électricité, nous soyons toujours plongés dans le noir alors que nous payons nos factures ! » D’après cet homme, depuis trois jours il n’a pas vu le courant dans son quartier. Il demande aux autorités d’expliquer ces coupures dont les habitants sont victimes.
Des factures de 30 000 francs congolais
Pour Tshumanga, « l’électricité a un prix si l’on veut mener une vie de commodités ». Il ajoute que « la Snel ne fait pas de facture à quelqu’un qui n’a pas du tout consommé son électricité ». La desserte intervient tout de même, en dépit des coupures, parfois intempestives, a reconnu ce chef du centre.
Pour monsieur Tshumanga, s’il y a délestage et surfacturation, parfois c’est à cause de la surcharge dans l’utilisation du courant par les clients. En disant cela, il n’a pas tort. Pour éviter de vivre continuellement dans le noir, la population n’a guère d’autre solution que de recourir aux raccordements frauduleux. Certains utilisent des groupes électrogènes aux bruits assourdissants.
Cette situation de manque fréquent d’électricité entraîne sans doute l’insécurité vu l’état isolé de l’avenue Masikita. La circulation y est timide. Je me soucie beaucoup de ces citoyens obligés d’éclairer leurs nuits par des bougies.